Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Bandeau de début de chapitre
Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Bandeau de début de chapitre

LE PARRICIDE PAR IGNORANCE


Voyons, du calme ; à quoi bon s’insurger
Contre le sort ? Hé ! mon ami, nous sommes
Tous plus ou moins mortels… les pleurs des hommes,
En pareil cas, peuvent-ils alléger
Le sac d’ennuis jeté sur leurs épaules ?
La chose n’est, certes, pas des plus drôles,
Mais il faut en prendre notre parti.
Ainsi, mon cher, vous êtes averti :
Votre femme est perdue. Avant l’aurore
Elle aura dû trépasser. Je veux bien
La venir voir demain matin encore,
Mais pour la forme… Allez, en bon chrétien,
Chercher un prêtre, et priez pour son âme.

Le médecin ayant dit, s’en alla ;
Jean resta seul avec sa pauvre femme.


— 95 —