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de j.-f. maury

traces des bandits dont je viens de parler, et le soir déposer dans sa garde-robe, la soutanelle, le manteau court, pour s’affubler de l’habit d’un fat, et le chapeau sur le coin de l’oreille, courir de bordel en bordel.

Il y avoit alors, dans le sérail de la Montigny, une nommée Émilie, surnommée la Manchette, en raison de certain goût particulier, qui commençoit à devenir fort à la mode, et auquel elle se prêtoit avec une complaisance héroïque. J.-F. Maury, au poil comme à la plume, l’avoit choisie de préférence, pour satisfaire ses désirs ; mais reconnu pour ce qu’il étoit, par le greluchon en titre, le pauvre diable d’abbé fut accueilli par le ruffian, d’une demi-douzaine de soufflets, et l’on parloit de le faire sauter sur la couverture, si mieux il n’aimoit descendre par la fenêtre, quand Cordier, ancien huissier, maquereau flétri par la justice, et maquignon de ce sérail, parla avec tant de véhémence en faveur du berné J.-F., qu’il en fut quitte pour des nasardes et quelques coups de pantoufle, qui lui furent distribués par les donzelles du boucan[1].

Mon J.-F. profita-t-il de cette correction ? Non, le coquin est incorrigible ; il donne

  1. La mère Leblanc, marche-à-terre de la Montigny, et recruteur de la maison au quart de jour, raconte ce fait à qui veut l’entendre. Je crois même que J.-F. Maury ne s’en cache pas.