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donné la vérole, mais c’est lui qui la lui a donnée. Il s’en est vanté en plein café.

Chenot, marchande orfèvre-bijoutière. Toutes les femmes qui vendent de l’or, ne sont pas celles qui en dépensent le moins. Elle est d’un tempérament si chaud, qu’elle paye des savoyards pour la baiser. Sept à huit Provençaux l’ont baisée tour-à-tour, dans un bal où elle a été invitée, et n’ont pu la satisfaire. Ils eussent bien mieux fait de payer des putains publiques, ils n’auraient pas tant risqué, car on assure qu’elle a le piam. Tant pis, car elle est assez jolie femme.

Dans cette rue Saint-Honoré, il y en a tant de ce genre, qu’il serait trop long de mettre au jour leurs turpitudes. Nous citerions bien la marchande lingère, au Duc de Bourgogne, près le Palais-Royal, la dame Baudel, à la Mère de famille ; la dame Giffard, pâtissière, au coin de la rue des Boucheries, et tant d’autres dont les anecdotes sont les mêmes, et à qui les confédérés doivent les galanteries qu’ils ont portées à leurs épouses ; mais nous aimons mieux les passer sous silence que d’en parler. Nous nous contenterons d’en citer quelques-unes des environs, à qui il est arrivé des aventures qui font époque, puis nous passerons à d’autres quartiers de Paris, et les dames de province cesseront, sans doute, d’en vouloir aux putains,