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les confédérés

hommes entachés de ce vice, n’est digne de partager nos faveurs.

Si, mesdames, vous étiez plus au fait de notre manière de vivre, vous ne nous auriez pas fait cette injure. D’abord, nul de ceux qui nous payent ne foutent avec nous que nous ne les ayons visités, et il faut qu’ils soient bien aimables, pour avoir cet avantage. Il est vrai, et voilà notre malheur, c’est que comme bonnes patriotes, nous nous attachons trop facilement aux défenseurs de la patrie. Lors de la révolution, les vainqueurs de la Bastille, les anciens gardes-françoises, les amis de la liberté, qui quittèrent leurs régiments pour se joindre à eux, nous inspirèrent un tel enthousiasme, que chacune de nous voulut, semblable aux femmes de Lacédémone, récompenser leur valeur, en partageant avec eux et les bourgeois, les appas que la nature nous a dispensés.

Ces généreux guerriers n’étaient malheureusement pas exempts du virus dont vous nous accusez d’avoir fait part à vos maris, ils nous le communiquèrent ; mais, par les soins de La Fayette, ils en furent bientôt quittes, et nous eûmes soin de nous en débarrasser aussi. Il y en a très-peu d’entre nous qui en soient incommodées.

Mais à notre exemple, les bourgeoises de Paris en ont fait autant, et sous les dehors de l’honnêteté, elles poivrent quiconque s’a-