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les confédérés

Nous avons dit dans nos cœurs : « Le serment que vont prêter nos maris de ne faire plus qu’un avec les militaires de toute la France, intimidera les aristocrates ; ils cesseront leurs manœuvres, et le bonheur et la joie vont renaître parmi nous. » Mais, hélas ! que nous nous sommes trompées ! Ils ont usé d’un autre stratagème ; ils ont payé des scélérats pour se transporter dans les bordels de Paris, y baiser les femmes qui y font le vil métier de courtisanes, ils leur ont communiqué la vérole à toutes, et ces filles ainsi gâtées, se sont portées dans tous les lieux publics, dans toutes les promenades, dans tous les endroits que l’on avait préparés pour leur donner des fêtes. Là, par leurs minauderies, leurs voix de syrènes, ils les ont entraînés dans le crime ; en leur enlevant leur or, elles leur ont fait oublier leurs femmes, et dans leurs débats infâmes, elles ont fait circuler dans leurs veines le poison dont elles étaient atteintes.

Ces filles, pour la plupart, sorties de nos provinces, n’ont pas de honte de nous les renvoyer dans l’état le plus pitoyable. Il faut que ceux qui sont à la tête de la police de cette ville soient tous aristocrates, pour n’avoir pas mis ordre à un pareil abus, ou il faut qu’ils soient bien sots et bien ennemis de leurs semblables.

Comment veulent-ils que des hommes rongés de vérole puissent avoir assez de force,