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PRÉFACE

Dans son mémoire classique sur le goût des livres chez les Orientaux, Étienne Quatremère a fait remarquer que « c’est un besoin indispensable de conserver et de propager des ouvrages estimables, que, sans un pareil soin, un même siècle verrait naître et périr. Aussi, dès que la culture intellectuelle fut devenue pour les Arabes une véritable passion, il se forma chez eux une foule de copistes habiles, de calligraphes distingués, qui s’attachaient, à l’envi les uns des autres, à multiplier, par des transcriptions aussi élégantes qu’exactes, les livres dont la nation avait droit de s’enorgueillir. L’histoire a conservé les noms de ces hommes remarquables qui contribuèrent puissamment aux progrès de la littérature arabe, et dont les copies, justement célèbres, conservèrent dans tous les temps une réputation méritée, excitèrent la convoitise des amateurs opulents, et aillaient se placer avec honneur dans les palais des souverains. A côté de ces brillants calligraphes, d’autres, plus modestes, s’appliquaient à des ouvrages moins chers, et qui étaient plus en harmonie avec la médiocre fortune des gens de lettres.