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HUITIÈME AVENTURE.

« Non, compère, on la porte ainsi ; elle est tout au plus de la largeur voulue. — Cela n’est pas possible. — Je vous le proteste, et j’ajoute que la règle du couvent demande que vous passiez dehors la première nuit en pieuses veilles. — Si j’avois su tout cela, » dit Ysengrin, « et surtout comment on rasoit les moines, au diable si l’envie m’eût pris de le devenir ! mais il est trop tard pour s’en dédire. Au moins, me servira-t-on des anguilles ? — Une journée, » dit Renart ; « est bientôt passée ; d’ailleurs je vais vous rejoindre pour vous la faire trouver moins longue. » Cela dit, il sortit par une porte secrète connue de lui seul, et arriva près d’Ysengrin. Tout en parlant de la vie douce et édifiante des moines, il conduisit le nouveau rendu sur le bord d’un vivier, où lui arriva l’aventure que nous allons vous raconter.