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CINQUIÈME AVENTURE.

CINQUIÈME AVENTURE

Comment Renart ne put obtenir de la Mésange le baiser de paix.



Renart commençoit à se consoler des méchants tours de Chantecler et de Tiecelin quand, sur la branche d’un vieux chêne, il aperçut la Mésange, laquelle avoit déposé sa couvée dans le tronc de l’arbre. Il lui donna le premier salut : « J’arrive bien à propos, commère ; descendez, je vous prie ; j’attends de vous le baiser de paix, et j’ai promis que vous ne le refuseriez pas. — À vous, Renart ? » fait la Mésange. « Bon, si vous n’étiez pas ce que vous êtes, si l’on ne connoissoit vos tours et vos malices. Mais, d’abord, je ne suis pas votre commère ; seulement, vous le dites pour ne pas changer d’habitudes en prononçant un mot de vérité. — Que vous êtes peu charitable ! » répond Renart : « votre fils est bien mon filleul par la grâce du saint baptême, et je n’ai jamais mérité de vous déplaire. Mais si je l’avois fait, je ne choisirois pas un jour comme celui-ci pour recommencer. Écoutez-bien : « sire Noble, notre roi, vient de proclamer la