Page:Les aventures de maître Renart et d'Ysengrin son compère, trad. Paulin, 1861.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.
261
LA CHASSE AU RENART.

par saint Jacques, je n’entends pas jeuner aujourd’hui comme je fis hier. Çà, mettez les nappes et asseyons-nous au manger ! »


QUARANTE-SEPTIÈME AVENTURE.

De la visite annoncée au Chevalier, et de la chasse au cerf et au porc sanglier.



Les voilà donc assis au manger du matin. À peine commençoient-ils à toucher aux mets qu’ils voient de la fenêtre arriver au château deux écuyers bien équippés portant chacun un grand quartier de biche ou de sanglier. Ils mettent pied à terre devant le degré, montent dans la salle et saluant le Chevalier : « Sire, Dieu vous bénisse et votre compagnie ! — Dieu vous sauve ! » répond le courtois seigneur, « et soyez ici les biens venus ! Mais d’abord lavez, et prenez place à la table. — Avant tout, sire, nous dirons l’occasion de notre venue. Votre cher père vous salue et vos deux frères : tous trois doivent arriver ici demain. — Soyez donc une seconde fois bien venus, » dit le Chevalier en levant le siége pour les embrasser. Entrent alors deux beaux jeunes varlets, le premier portant une serviette, l’autre