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TRENTE-CINQUIÈME AVENTURE.

de trouver bon secours en vous. » Tous alors, étrangers ou familiers, parens ou amis, s’engagent à ne pas se séparer, avant d’avoir obtenu pour lui satisfaction complète. Tels étoient donc les appuis d’Ysengrin. Renart, de son côté, pouvoit compter sur autant de défenseurs de sa querelle. Son porte-oriflamme étoit Fouinet le putois ; Tybert le chat suivoit de près ; il n’aimoit pas Renart, mais il étoit enchaîné par les devoirs de la parenté ; Grimbert, porteur de la semonce, ne pouvoit non plus refuser son appui, en sa qualité de cousin-germain. Rousselet l’écureuil arriva trottant, puis Gente la marmotte, Courte la taupe, damp Pelé le rat, damp Couart le lièvre, la Loutre, la Marte, Bièvre le castor, le Hérisson, la Belette ; le Fourmi, fièrement et l’un des premiers, vint garantir l’appui de ses bras à Renart ; pour damp Galopin le lapin, il s’excusa de venir dans une assemblée qui lui donnoit trop d’inquiétudes, et l’on prit en considération ses motifs d’abstention.

Renart se hâta de conduire cette noble compagnie aux abords du village où le plaid devoit être tenu. Ysengrin et tous ses amis les avoit précédés. Il y eut à l’abord quelques difficultés ; mais on convint enfin qu’Ysengrin occuperait la vallée et Renart la montagne. Entre les deux camps, sur le fossé, damp Rooniaus,