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YSENGRIN DANS LE PUITS.

Confession ? » dit Ysengrin, « est-ce que tu as confessé tes péchés ? — Assurément : avant de mourir j’ai vu passer un vieux lièvre et une chèvre barbue, je les ai priés de m’écouter et j’en ai reçu l’absolution. Il faut donc, si vous voulez descendre près de moi, commencer par vous confesser et vous repentir de vos méfaits. — Oh ! s’il ne faut que cela, » dit Ysengrin fort joyeux, « je suis en bon point : hier justement j’ai rencontré sur mon chemin damp Hubert l’épervier, je l’ai appelé, l’ai prié d’entendre ma confession générale et de m’absoudre ; ce qu’il a fait sans hésiter.

— S’il en est ainsi, » dit Renart, « je veux bien prier le roi des cieux de vous ménager une place auprès de moi. — Je t’en prie, compère, et je prends à témoin sainte Appetite que j’ai dit la vérité. — Mettez-vous donc à genoux et demandez à Dieu qu’il vous accorde l’entrée de son paradis. »

Ysengrin tourna vers l’Orient son postérieur, et sa tête vers le soleil couchant. Il marmotta, il hurla à rompre les oreilles. « Renart, » dit-il ensuite, « j’ai fini ma prière. — Et moi j’ai obtenu votre grace. Entrez dans la corbeille, je pense que vous descendrez facilement. »

On étoit alors en pleine nuit : le ciel étoit