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VI
PRÉFACE DE LA DEUXIÈME ÉDITION

quement les besoins et la qualité nécessaires au personnel des grands chantiers et des travaux importants, s’élever d’une manière régulière, — avec un arrêt momentané provoqué par la guerre, — de façon à atteindre en cette année 1907, le nombre de quatre cent cinquante pour la seconde classe et de cinq cents pour la première, dont cent sept étrangers.

Il n’est pas séant de prétendre transformer cette courte préface en une histoire de l’école des Beaux-Arts, histoire qui va se constituer si simplement d’ailleurs en feuilletant les documents qui vous sont livrés ; mais les conséquences, les déductions s’empresseraient sous ma plume pour traduire l’espoir que, lorsque nos lointains successeurs jugeront utile de fixer en une troisième édition ce livre d’or de l’art architectonique de notre pays, ils n’y constateront ni défaillance, ni infériorité.

On vous dira que des symptômes inquiétants montrent que le pays subit la loi de la dépression après l’ascension au palier où il a pu contempler de haut, à un niveau atteint seulement par les plus ardents et les plus forts, des horizons si vastes : n’en croyez rien. Ce n’est pas seulement l’heureuse fortune d’avoir vécu longtemps avec des jeunes qui m’a rendu optimiste. Qui ne rendrait hommage à l’établissement père nourricier de notre profession, quand la seconde publication, plus que la première, n’a eu qu’à mettre en bon ordre les documents de celui-ci pour se donner l’allure d’un catalogue de pépinière.

Si tant d’Artistes du Nouveau-Monde y sont venus pour en sortir avec allégresse ; s’ils ont manifesté leur reconnaissance pour sa cordiale hospitalité par ce noble souvenir que nous appelons le prix des Américains ; si, récemment encore un aimable capitaliste de New-York, — qui n’est pas du bâtiment, — a trouvé juste de faire profiter l’école de la rue Bonaparte de cette largesse de 500.000 francs qui nous a permis d’en transformer les revenus en voyages, il ne semble pas y avoir matière à inquiétude, et je veux y trouver au contraire une assise de pleine sécurité.

Actuellement, c’est encore un Hosannah qu’on peut chanter en l’honneur de cet enseignement pour avoir fourni la matière à une floraison aussi éclatante, aussi touffue en talents que celle qu’on a eu peine à étiqueter sous l’ordre alphabétique dans le nouveau volume, besogne dont M. Delaire s’est acquitté avec autant de zèle, de dévoûment consciencieux que de scrupuleuse exactitude.

Et c’est un joyeux remerciement qu’il faut lui adresser pour nous permettre aussi de conserver cette bonne camaraderie, traversant le temps, négligeant l’espace, reliant en des solidarités exquises des gens des antipodes et mettant sur le même rang, déférence à part, ceux qu’on salue pour leur passé et ceux qui naissent à l’espoir de surpasser leurs devanciers.

J.-L. Pascal.