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lution (majuscules partoat), qre de moyens révolutionnaires encore, lesquefs je désage prouve absolument, mais qui n’em ont pas moins abouti au suffrage dit universel quoique uniquement masculin. ° ‘% Suis-je partisande l’électorat féminin ? ‘Aa point de vue spéculalif, il n’est meilleure réponse à faire que celle de jen un grand homme d’Etat conservaterr : « En logique, il ne se présente contre le Vote for Women aucun argument qui tienne debout. » “Ainsi parle lord Salisbury. Mais il ne donne point son appai au bill. C’est que, dans le pratique des choses, presque toujours un cheves vient Se mettre en travers de la pare logique. Or, chacun sait que la présence d’un chevex dans le différentiel sufjit pour bloquer le moteur. :

  • Evidemment, personne ne me fera croire,

ni à vous non plus, que je suis moins apte que mon concierge à émettre un vote éclairé. Cette inégalité est même une Si intense bouffounerie que j’oublie d’en être offensée. Seulement, Le jour où je serai admise aux urnes, ma concierge le sera également. Et voilà où gt ce cheveu, qui est un câble. MARIE-ANNE DE Bover. Dh Oui, certes, si j’étais juge anglais, je condamnerais les Suffragettes. Et si, dans l’espoir de m’embêter, elles faisaient mine de se laisser mourir de faim, je ne les naurrirais sêrement pas de force. GypP. 946 10 Si j’étais juge anglais, je - n’hésilerais pas à condamner les Suffragettes pour tout désordre, délit onu crime prévus par les lois, — mais, bien entendu, pas pour leur, opinion, wi pour la manifestation pacifique de cetie opinion. 20 Je ne suis pas partisan du droit de rote pour les femmes, DANIEL LESUEUR. ose De siècle en siècle, il y a toujours ea de grandes hystériques, pour l’effroi où Péda miration des komvmes. En ce moment, les jeunes "Anglaises, dites Suffragettes, sont malades. ’Au liea de leur envover des gendarmes ou des juges, il faut les edresser à des médecins, seule manière de les hamilier. Une Suffragette prise en flagrant délit devrai être dirigée sur une maison de santé, où le supplice de la fameuse olimentation torcée prendrait l’aspect. médical qui lui convienl. Il y a des hommes parfaitement sages qut ne votent pas. Permettre aux femmes de voter, c’est introduire justement lélément hystérique dans le gouvernement des peuples, car les femmes sages où simplement « calmes » ne voteront pas. Ça va déjà assez mal sur la terre pour qu’on re veuille pas espérer ce genre de progrès. Aux femmes remuentes que nous cornaissons :

romancières, poétesses, conférencières,

actrices de toutes planches et de tous les salons où lon fait du bruit, à l’on ajoute la femme « tribun », nous n’aurons plas de repos, pas plus en France qu’en Aun :ghterre, . diuvrntenant, ce sera peut-être ausst drôle du volé femme que de Pautre côté. Et il y aura encore de beaux jours pour les ku :moristes ! (A suivre}


VIII

Cependant Jean descendait le chemin qui mène au moulin des Anguilles. Certes, bien des choses avaient changé pour lui, depuis trois jours : sa blouse et sa cravate noires et le crêpe de son chapeau en disaient long. Mais il aimait et il était encore aimé. De quel cœur il allait reprendre sa hache, sa lime ou son marteau et ses poinçons de rhabilleur !…

Arrivé au coude du chemin où s’abrite la bergerie de Fonfrège, il tressaillit et se sentit un petit peu froid à la poitrine, quoiqu’on fût loin de la nuit de Noël… Cette Mion, pourtant, qui l’avait si vite grisé et conquis !… Qui sait ce qu’elle était devenue, depuis quatre mois ?… On pouvait le deviner facilement, n’est-ce pas ?… Pas méchante fille, cependant, puisqu’elle était repartie sans un reproche pour lui… C’est lui qui avait été vraiment dur pour elle ; car, après tout, elle n’avait obéi à aucun calcul, et elle s’était exposée à tous les risques en s’abandonnant.

Et en songeant de la sorte, Jean avait involontairement ralenti le pas. Il allait tête baissée, mécontent de lui, tout au fond, et sans pouvoir chasser le souvenir de celle qui lui avait révélé la volupté. Aussi n’aperçut-il son maître, assis sur le talus, dans une touffe de genêts et buvant béatement le soleil, que lorsqu’il s’entendit appeler :

– Jean ! hé, Jeantou !… c’est toi ?

– Oui, c’est moi, maître, fit le farinel surpris.

– Je pensais bien que tu ne tarderais plus à nous revenir, me sachant accablé d’ouvrage et pas bien solide encore, oh ! non, pas solide du tout… Ainsi, j’ai voulu retourner à la messe, ce matin ; mais comme j’ai peiné pour monter la côte, obligé de « me planter » dix fois pour souffler… Et si Panissat n’avait eu la bonne idée de payer une « pauque », – une pauvre petite « pauque », – je n’aurais jamais pu revenir de mes seules jambes.

Et il se redressait avec effort, soupirant et geignant, appuyé sur son bâton recourbé en crosse, et marchait à côté de Jean, qui s’aperçut que le bonhomme avait un peu bu… Au bout de trois pas, il s’arrêtait, prenait Garric par le bras.

– Alors, mon brave Jeantou, tu as eu beaucoup de chagrin aussi. Ton pauvre père, cependant ! Un si brave homme ! et mort si malheureusement ! Ce que c’est que de nous !… Ah ! si j’avais été plus fort, je n’aurais pas manqué d’aller lui rendre mes derniers devoirs. Mais tu vois comme je suis… Mes poumons ne sont plus que des soufflets crevés…, des soufflets crevés, pas plus…

Et il toussa, cracha, se moucha bruyamment. Jean, malgré l’agacement et le dégoût que lui causaient le ton papelard du meunier et l’odeur vineuse qu’il exhalait, sentit un attendrissement lui revenir à l’évocation de son père.

Pierril fit encore quelques pas, s’arrêta de nouveau.

– Et, dis-moi, Jeantou, tu ne me quitteras jamais plus, maintenant ? Je te tiens, et je ne te lâche plus…

Et il se pendait effectivement à son bras, se faisant porter un peu, – comme sa fille jadis, et au même endroit.

Et puis, voyons, Jeantou, reprenait-il après une pause et quelques hoquets, voyons… Tu ne te trouves pas bien, ici ? Que te manque-t-il ? Ma bourgeoise ne te fait-elle pas de bonne soupe, de bon fricot ?

– Je ne me plains pas…

– Et moi, suis-je un mauvais maître, par hasard ? Dis si je suis un mauvais maître ?

– Mais non, mais non, je ne dis pas ça…

– Tu aurais tort, si tu le disais, petit ; car je crois que j’ai fait mon devoir à peu près envers toi… Oui, je le crois…

Et il se montait peu à peu, de couleur et de ton.

Un peu énervé, Jean s’efforçait de lui échapper en allongeant le pas ; mais l’autre s’accrochait plus fortement à lui, l’immobilisait à tout instant, et continuait son bavardage. Puis, tout à coup, se haussant et approchant, par un mouvement familier aux ivrognes, ses lèvres violettes et sans cesse pourléchées de l’oreille du farinel, qui essayait en vain de détourner la tête, il lui dit à voix presque basse, mais où sifflait un mauvais accent :

– Si je n’étais pas un aussi bon maître, Jeantou, il y a des choses qui ne se passeraient pas ainsi, oh ! non, certainement non… Tu me comprends, n’est-ce pas ?

– Pas du tout ! Expliquez-vous…

– Allons, allons, pas d’enfantillages… Tu sais très bien ce que je veux dire…

– Je vous assure…

– Tu es trop intelligent pour ne pas me comprendre…

– Intelligent ou non, je ne saisis point où vous voulez en venir. Pierril haussa la voix, et, le regard de travers :

– Alors, il faut que je m’explique mieux ?

– Si c’est de votre bonté…

– Tu t’imaginais donc que je ne connaîtrais jamais l’histoire de ta promenade, ici même, sur le chemin de Fonfrège, la nuit de Noël ?

Stupéfait, Jean recula d’un pas et pâlit.

– Ha ! ha ! tu vois que le père Pierril sait ce qu’il dit, qu’il ne radote pas encore, et qu’il valait autant lui répondre tout de suite comme à quelqu’un d’averti.

Garric restait muet.

– Tu pensais que, malade alors, – oh ! très malade et n’ayant plus qu’un souffle, – je n’apprendrais pas ce qui se passait dans ma maison ni aux alentours… J’étais déjà mort, et on ne craint rien des morts.

Il ricanait, hideux. Jean continuait à garder le silence, et se demandait anxieusement ce que Pierril savait au juste de son aventure avec Mion.

– Parleras-tu, enfin ? cria rageusement le meunier… Ne fais donc pas ton Nicodème !… Est-ce que tu ignorais, par hasard, ce que Pataud, le braconnier de La Capelle, raconte partout où il traîne ses guêtres et loups ?

Jean respira. S’il ne s’agissait que de la version de Pataud !

– Ainsi, maître, dit-il, vous ajoutez foi aux contes de cet extravagant de Pataud, qui a dormi à l’affût, et a rêvé, en attendant le loup…