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Le mariage religieux eut lieu à Notre-Damede-Lorett : , devant me affluence considérable de mcndz et damis. La messe fut dite par M. l’abbé Imbert, curé de la paroisse, qui prononça, lui aussi, un émouvant discours. Fendant la cérémonie, se firent entendre de merveilleux artistes. M. Fugère, dans un Pater Noster ;: M. Francell, dans un © Salutaris ! M. Albers, dans un Pants ÂAngelicus, produisirent l’effet qu’on devine, et M. Firmin Touche émut toute l’assistance en jouant, avec ses quinze élèves, l’Aria de Bach, un des chefs-d’œuvre de fa musique. M. Maignien, sur la harpe ; M. Berthelier, sur son vic’cncelle, firent merveille. Puis, après la messe, tous 1 :s amis vinrent féliciter, en l’hôtel des Aznales, la mariée, charmante dans sa rcbe toute simple de satin blanc, Louis. Dauphin, le peintre distingué et 1’heureux mari. Tout Faris défila dans les salons de la rue Saint-Georges, tandis que les chœurs de M. Desgrangis alternaient avec un orchestre de tziganes. Cette fête rayonnait du bonheur des jeunes enfants, et cest de tout cœur que les amis de M. et Mme Adolphe Brisson vinrent apporter d’innombrables vœux. SERGINETTE. POUR LE CLOCHER DE MONTCHAUVET Mas de Lesseux, à Paris, 10 fr. — M. Rerville, à Colomlis, 5 fr. — Mit Edith Bomimicr. à Wardiec. ques, 2 fr. -- M. T.. Bertrand, à leautceville, ? fr. — Recennaissante bien pauvre, 0 fr. 950. — Mie Eva Zimmermann, 1 fr. — Comtesse de Souancé, à Paris, 19 fr. — Mot flonsin, à Versailles. 5 fr. — Mr Delscroix, à L’aris, 5 fr. — M. ct Mm° Eugene Dauphin, à Paris. 20 fr. — Mre Georges Warrain, à Paris, 10 fr. — Mo” Baudin, à Paris, 6 fr. — Mir Richandeau, à Bois, 1 fr. — ie 11 Galiice, à Sainte.Foy-ès Lyon, 8 fr. — Mie Kilmuano, à Paris, 90 fr. — Mec Martini à Paris, ?U fr. — Alt Michaella Cclariann, à Craïowa ; à|ES| Le 5 AT ue = “#& ET||| € garnie d’un foulard vieux emire. Charlotte de mousschne de soie douée de moire noire, garnie d’une seule rose. S " Toilette de satin de laine üikud, ornée de volants de mouseline de soie même ton et de peau de soie noire. Chapeau de picot noir garni { de paradis tilleul. Digitizeda DYy GOUQTE LES ANNALES 5 fr. — Me Monoïi, à Paris, 10 fr. — Me : Alizard, àParis,6fr.—MecE.Ratoin,àParis,5fr.— Me VWurmecr, à Nancy, 10 fr. — Mie : C. Collin et J, Lamorbette, à Bezonvaux, ® fr. — Mrne Biyaignon, à Paris, 6 fr. — Anonyme, 2 fr. — Mn : Eug. Nicole, à Paris, 6 fr. — Mes Paul Chabas, à Paris, 90 fr. — Docteur Berthe, à Paris, 5 Îr, — M..C. Vaussanges, À Cünac, 5 fr. — Mie Gisèle ct Odette Trognon, à Versailles, 10 fr. — Mie German Ribon, à Paris, 6 fr. — Mrs Santana, à Paris, 5 fr. — M=* Lefnaye, à Cour. besoie, 10 fr. — Aflk Silva Rames, à Paris, 10 fr. — Aunëlie et Albert, à Picrrelatte, 5 fr. — Anonyme, à Chandai (Orne), 1 fr. Total : 1,620 francs 50. (A suivre.) LES CERCLES DES s« ANNALES » A Tours (8, rue de la Barre) Nous rapglions que c’est dimanche 27 avril que M. Adolphe Brisson parlera au Cercle des Arznales de Tours des Chants Romantiques dans Hugo et Lamartine, Un de nos meilleurs artistes de ia Comédie-Française illustrera cette causerie d’auditions de quelques-uns des plus beaux poèmes de notre littérature. À Marseille (26, rue Montgrand) eo Le Cercle des Anxzales de Marseille, de plus en plus prospère, annonce, pour Îe 27 avril, Le Théâtre de Masset, par M. Chirac. En mai, clôture de la saison par une revue, Pigue Cousin, dont nous reparierons. ° A Nice (4, rue Pencbienatti) Les Amis des Annales de Nice ont donné, le di. manche 30 mars, un concert qui, tant par le choix des œuvres interprétées que par le talent des artistes fut de tout point réussi. Se firent applaudir : M°* de la Touloubre, l’excellente cantatrice ; M ! Odette Synave, Anna Nehr, Marguerite et Madeleine Boutron, qui, sur le violon, le violoncelle et le piano interprétèrent parfaitement Beethoven, Chopin, Grieg, Saint-Saëns, Nouguès.. Cette belle séance de mu : sique remporta le plus vif succès. T. 85. ù — Fourreau de charmeuse notre, tunique de tulle chevoux, ao, volant et corsage 1 de dentelle malines ivoire, agrémentés d’un velours noir, | Chapeau de tagal garni tulle. À


II

Lorsque Garric arriva aux Anguilles, il fut surpris de trouver l’écluse vomissant à plein déversoir toute l’eau descendue inopinément de l’étang de La Capelle. Il crut à quelque accident aux roues ou aux leviers, et hâta le pas. Le moulin était simplement arrêté faute de meunier ; et plusieurs valets ou servantes de ferme, avec leurs attelages, attendaient, furieux, devant la porte, qu’on voulût bien muer leur grain en farine.

En hâte Jean emplit les trémies, leva la vanne, mit en marche le blutoir, s’efforça d’apaiser les bouviers en donnant une brassée de foin à leurs bœufs, et parvint à réparer à peu près le dommage occasionné par la fugue de son maître, et aussi – il ne se le dissimulait pas – par son retard à lui auprès de Linou, au moulin de La Capelle. Le dernier setier de seigle s’égrenait de l’augette dans le tambour, quand on aperçut Pierril qui descendait le raidillon, titubant, chantant faux et à tue-tête.

– Qu’est-ce que je disais ? s’écria gaiement le bouvier des Devèzes. Il vient d’arroser la farine amassée depuis quinze jours dans son gosier… Il paraît, d’ailleurs, que rien ne donne soif de vin comme de voir couler l’eau.

Et tous de rire bruyamment de l’air ahuri de l’ivrogne arrêté devant la passerelle qui, du sentier de traverse venant de La Garde, enjambe le ruisseau et donne accès au moulin par la porte du pignon, quand on veut éviter les détours du chemin que suivent les attelages.

Il restait à Pierril assez de lucidité pour pressentir un danger, car le ruisseau coulait à pleins bords, et lui ne se sentait pas très solide sur ses jambes. Et puis, les voix et les rires des plaisants le troublaient un peu. Celui des Devèzes lui criait :

– Attention, Pierrillou, il n’y a pas de garde-fou, et ce serait dommage de mouiller le vin que tu as bu…

– Le fait est, répondait le meunier, que depuis longtemps je n’avais vu pareil déluge… Il a donc plu depuis que je suis parti ? Je ne m’en serais pas douté… En tout cas, il est bon de faire un bout d’oraison avant de s’aventurer…

Il se découvrit, en effet, joignit les mains et ironiquement psalmodia :

– Ô vin rouge, bon vin rouge de Broquiès et de Brousse, protège ma droite, vin blanc doux de Gaillac, vin blanc sec de Lincou, soutiens ma gauche si elle faillit.

– Amen ! hurlèrent joyeusement les bouviers.

Et Pierril se risqua, hésitant, sur la passerelle formée de deux poutres non équarries, mal assemblées et laissant voir, à travers les fagots de broussailles et les mottes de terre qui les reliaient, l’écume de l’eau grondant au-dessous. Cent fois, le meunier avait passé là, même de nuit, sans encombre. Mais cette fois, soit que le dieu des ivrognes l’eût abandonné et que le diable s’en mêlât, soit