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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

quelques dates suivantes donneront une idée de la persévérante persécution du dix-huitième siècle :

En 1749, arrêt défendant tout nouvel établissement de chapitre, collège, séminaire, hôpital, maison religieuse, sans une permission expresse du roi et lettres-patentes enregistrées dans les cours du royaume, — révoquant tous les établissements de ce genre faits sans ces conditions préalables, — interdisant tous les gens de main-morte d’acquérir, recevoir ou posséder aucun fonds, maison ou rente, sans autorisation légale.

En 1750, assemblée générale du clergé. Le roi réclame comme contribution le don gratuit qu’on avait coutume d’y voter. — Remontrances de l’assemblée. — L’assemblée est dissoute, mais les prétentions royales sont suspendues.

En 1765 et 1766, assemblée générale du clergé ; elle propose une réforme générale des ordres monastiques. Le roi nomme une commission dont Loménie de Brienne est l’agent principal. Cette commission fixe à vingt et un ans pour les hommes et à dix-huit ans pour les filles l’âge requis pour l’émission des vœux, et supprime les maisons qui n’auront pas un quantième de religieux ou de religieuses. La cognée est à l’arbre monastique. En moins de dix ans, tous les ordres, du fait de cet article, subiront des pertes considérables. Dans cet intervalle, les Capucins perdirent douze cent cinq religieux et n’en reçurent que quatre cent quarante-six. Les Grands Carmes qui, à la publication de l’édit, étaient au nombre de treize cent quarante-neuf, se trouvèrent réduits, neuf ou dix ans après, à mille quatre-vingt-dix-sept. Dans le même espace de temps, les Récollets de la province de Paris perdirent quarante-huit religieux, et sept novices seulement se présentèrent pour les remplacer. L’ordre de Saint-Dominique comptait à peu près seize cent dix religieux ; en 1775, il ne lui en restait plus que douze cent trente-six. Les Augustins virent, diminuer les admissions annuelles dans la proportion de trente à six. Pendant les sept premières années qui avaient précédé l’édit, ils avaient reçu cent dix religieux à la profession. Dans le courant des huit années suivantes, ils n’en reçurent