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LES ANTONINS

survenue, Urbain VIII envoya une autre bulle, en 1624, à Pierre de Villars, archevêque de Vienne, qui plus tard, le 15 décembre 1625, prononça la sentence d’exécution des-dites bulles.

Au milieu du dix-septième siècle, l’église et le couvent furent rebâtis, sous la direction de Mimerel. La maison existe encore, elle porte le n° 30 du quai Saint-Antoine, et a tout à fait, la cour surtout, un air claustral. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont de plein cintre, et, au-dessus de petites maisons bâties après coup, dans la rue Petit-David, on voit le sommet de l’église. Chappuzeau nous dit que les religieux étaient au nombre de seize. Quant à l’église, je ne l’ai pas visitée — et pour cause. Mais l’architecte Delamonce, dans une séance de l’Académie des Beaux-Arts, tenue le 8 mars 1747, lut un mémoire où il en faisait mention ; il constatait la ressemblance existant entre les trois églises des Carmélites, des Oratoriens et de Saint-Antoine, et il blâmait l’uniformité malheureuse que présentaient trois monuments de la même ville, construits tous trois dans le style corinthien. Aujourd’hui, de ces trois églises reste seule celle des Oratoriens, maintenant de Saint-Polycarpe, qui n’a plus à souffrir de la comparaison, mais qui, du moins, peut nous servir à nous représenter celle de Saint-Antoine.

Clapasson décrit cette église avec complaisance ; il en fait de grands éloges, et nous dit qu’elle était la plus jolie de Lyon. Il signale les statues de saint Antoine et de saint Augustin, et entre autres choses l’autel, le tabernacle et le rétable. Je ne pense pas qu’il faille prendre ces éloges trop au sérieux ; on était au temps de Louis XV, qui ne se distinguait pas par le bon goût.

La seconde moitié du dix-huitième siècle fut signalée par des mesures que nous aurons plusieurs fois à rappeler. Une fois pour toutes, nous allons en faire le rapide exposé.

L’école voltairienne, ce n’est un secret pour personne, s’attaquait à la religion chrétienne et voulait la détruire. Persuadée que les ordres monastiques formaient l’avant-garde de l’Église, elle voulut les supprimer. Mais, pour que l’émotion ne fût pas trop vive, elle agit avec lenteur et commença par en diminuer le nombre. Les