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LES ANTONINS

chanoine régulir de saint-antoine
habit de ville

et le faisait porter avec lui partout où il allait, principalement à la guerre. Cette conduite répréhensible fut blâmée par Urbain II, passant par le Dauphiné ; en vertu de son autorité apostolique, il lui commanda de porter plus de respect à de si saintes reliques, lui faisant comprendre qu’elles ne devaient pas être entre les mains des séculiers. Guy-Didier, obéissant, fit achever l’église commencée par son parent, y déposa le corps vénéré de saint Antoine, dont il se conserva la garde pour lui et ses successeurs, et, pour en faire le service divin, y établit des Bénédictins de l’abbaye de Montmaïeur.

Or, les Antonins, n’ayant pas d’église particulière où ils pussent faire leurs exercices de piété, voulurent en faire bâtir une. Les Bénédictins firent opposition ; de là procès par-devant Humbert, archevêque de Vienne, qui jugea en faveur des Hospitaliers. L’église fut bâtie (1208).

En 1218, ils obtinrent du pape Honorius III la permission de faire les trois vœux de religion ; jusque-là ils avaient vécu sans être liés par aucun vœu.

Le voisinage des Bénédictins et des Antonins, on se l’imagine facilement, était une cause perpétuelle de conflits. Pour les terminer, le pape Boniface VIII, en 1297, fit un acte énergique.