Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/677

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

APPRÉCIATION DES ORDRES RELIGIEUX PAR LEIBNITZ


En vérité, j’avoue que j’ai toujours singulièrement approuvé les ordres religieux, les pieuses associations et toutes les institutions louables en ce genre, qui sont une milice céleste sur la terre, pourvu qu’éloignant les abus, on les dirige selon les règles de leurs fondateurs, et que le souverain Pontife les applique aux besoins de l’Église universelle. Que peut-il y avoir en effet de plus excellent que de porter la lumière de la vérité aux nations les plus éloignées, à travers les mers, les feux et les glaives ; de n’être occupé que du salut des âmes, de s’interdire tous les plaisirs et jusqu’aux douceurs de la conversation, de la société, pour vaquer à la contemplation des vérités surnaturelles et aux méditations divines ; de se dévouer à l’éducation de la jeunesse, pour lui donner le goût de la science et de la vertu ; d’aller porter des secours aux malheureux, à des hommes perdus et désespérés, aux prisonniers, à ceux qui sont condamnés, aux malades, à ceux qui sont dénués de tout, ou dans les fers, ou dans les régions lointaines ; et dans ces services de la charité la plus étendue, de n’être pas même effrayé par la crainte de la peste ? Celui qui ignore ou méprise ces choses n’a de la vertu qu’une idée rétrécie et vulgaire.