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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

la chapelle, soit dans la maison, à la salle de travail, au réfectoire, à la cuisine. Une dernière démarche était nécessaire, il fallait l’autorisation du Consulat ; elle écrivit aux Messieurs de la ville, qui, le 24 mars 1624, donnèrent l’autorisation demandée.

Quand tout fut prêt, sur la fin de septembre 1624, le P. Lejeune, prédicateur et religieux de la compagnie de Jésus, alla chercher à Pontarlier les religieuses destinées à la fondation de Lyon. Ces religieuses étaient au nombre de quatre, auxquelles on adjoignit trois jeunes filles qui, la veille de leur départ, avaient reçu l’habit des Annonciades. Ce départ eut lieu le 7 octobre, et l’arrivée à Lyon le 16 du même mois. Elles furent logées au quartier de Bellecour, dans la maison de M. de la Chassagne. Le 6 novembre, le contrat de fondation fut signé. Mme de Chevrière constituait une pension annuelle et perpétuelle de mille livres, au sort principal de seize mille livres, suivant l’usage de cette époque, hypothéqués sur les biens qu’elle possédait en Mâconnais. La location de la maison coûtait trois cent soixante livres, et la fondatrice s’en réserva le jardin et les écuries. Les religieuses s’engageaient à la laisser entrer dans le monastère, avec sa demoiselle ou autre fille ou femme de sa maison, et d’y demeurer et coucher tout le temps qu’il lui plairait. Si l’on venait à lui contester ce droit, les Annonciades seraient privées de la pension. La communauté s’obligeait aussi à recevoir quatre filles ou demoiselles sans dot, pourvu qu’elles pussent fournir un ameublement et un présent pour l’église, le tout montant à trois cents livres. Parmi les clauses, il y avait encore celles-ci : Le ier novembre, fête de tous les saints, l’aumônier devait, à la messe conventuelle, donner à la fondatrice un flambeau de cire blanche du poids d’une livre, comme un hommage à sa qualité de fondatrice. Ce même jour, les religieuses devaient communier, et le prêtre, à la fin de la messe, dire quelques oraisons pour elle et pour les siens. Enfin, de leur bon gré et volontairement, les sœurs s’obligeaient à dire pour elle, immédiatement après son décès, tout le grand office des morts, durant l’espace de trente jours.