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LES HÔPITAUX ET HOSPICES

C’est cette dualité qui fait le caractère distinctif de nos hospices lyonnais. Mais il n’est pas étonnant qu’à certains moments certains esprits aient été tentés de constituer en corps religieux proprement dit ces frères et ces sœurs qui avaient toutes les qualités requises. L’administration n’y consentit jamais. En 1831, il y eut une tentative très sérieuse dans cet ordre de faits. La lutte fut courte, mais vive. L’aumônier fut remercié ainsi qu’une quarantaine de sœurs, qui fondirent l’œuvre des sœurs de Bon-Secours, lesquelles, moyennant rétribution, vont soigner les malades en ville.

Après la Révolution, les sœurs, dont le costume avait été jadis plusieurs fois modifié, reprirent celui qu’elles portaient avant les mauvais jours : robe noire, cornette empesée, bandeau, cordon et chapelet avec la croix. Les frères prirent l’habit noir français, le pantalon noir, le chapeau rond. C’est le costume actuel. Et comme on met une différence entre les sœurs et frères croisés et les sœurs et frères prétendants, la marque distinctive fut pour les sœurs la croix pommelée d’argent, portant gravée l’image de Notre-Dame de Pitié, patronne de l’hospice, et pour les frères, sur l’habit, la plaque d’argent avec la même gravure.

Autrefois, il y avait autant d’administrations particulières que d’hospices différents. En 1696, il y eut une première unification, mais partielle, l’Aumône Générale n’y étant pas comprise. Aujourd’hui, les hôpitaux de Lyon comprennent le Grand Hôtel-Dieu, la Charité, les hôpitaux de la Croix-Rousse et de Saint-Pothin, l’Antiquaille et ses divers services, les hospices du Perron, sur Pierre-Bénite, de Sainte-Eugénie, sur Saint-Genis-Laval, de la Guillotière, pour les vieillards. Enfin, sous l’administration si remarquable de M. Sabran, qui en a été le principal bienfaiteur, un sanatorium magnifique pour les enfants scrofuleux du Rhône a été inauguré en 1892, à Giens, dans le Var, près d’Hyères et sur les bords de la mer.

Les Lyonnais de tous les temps ont manifesté leur générosité pour leurs hôpitaux, et ils sont fiers de l’administration particulière qui les régit.