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LA VISITATION

fesses, à condition qu’elles consentiraient à l’extinction et suppression de ce monastère sans que néanmoins les dites religieuses soient obligées d’en sortir, avant qu’elles soient réduites au nombre de huit ou dix, et que jusque-là la conventualité subsisterait dans ledit monastère, qu’en conséquence de ladite réponse, le promoteur général du diocèse avait présenté requête à Son Éminence Mgr le cardinal de Tencin, archevêque et comte de Lyon, pour parvenir à ladite suppression et extinction et assurer parla le payement des dettes et la subsistance des religieuses de la maison, qu’il avait fait assigner la communauté à donner son consentement aux dites suppression et extinction, le 14 avril dernier, et qu’il était nécessaire de prendre un parti définitif, que c’est sur quoi elles ont à délibérer. » — Suit le procès-verbal de la délibération.

Les religieuses de Notre-Dame-des-Chaînes étaient alors au nombre de soixante-deux, elles délibérèrent et consentirent à l’extinction de la communauté quand elles ne seraient plus qu’au nombre de dix, c’étaient donc cinquante-deux décès à attendre. On devait donner deux cent cinquante livres de rente annuelle et viagère à chacune des religieuses. Mais l’avenir se chargea de modifier ce programme : la Révolution arriva la première ; car, en 1789, sœur Marie-Christine Conque est élue supérieure ; en 1790, au mois de novembre, les religieuses confirment une dernière fois leurs vœux, la vie conventuelle existe encore à Sainte-Marie-des-Chaînes. Mais n’importe, la Révolution ne frappa là qu’un agonisant qui allait mourir de lui-même. En 1807, 27 août, l’ancien claustral de ce monastère fut mis à la disposition du ministre de la guerre ; depuis cette époque, les soldats ont succédé aux filles de saint François de Sales, et cette circonstance nous aide à déterminer l’emplacement de Sainte-Marie-des-Chaînes ; il devait occuper les terrains où sont aujourd’hui la manutention militaire et les magasins d’habillement et de campement. Aujourd’hui il ne reste rien de l’ancien monastère, ni une pierre, ni un nom.