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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Dans la notice funèbre de Séraphique Baconnier, supérieure, on lit : « Il n’a pas tenu à elle que nous n’eussions aucune méchante affaire : sa charité usa de tous les moyens d’honnêteté pour éviter ce grand procès que nous avons contre MM. les comtes de Saint-Jean, de cette ville. »

Enfin, sœur Séraphique d’Honoraty meurt en 1729 ; il est dit d’elle : ce C’est à elle que nous avons l’obligation de nous avoir fait bâtir le bâtiment étant presque achevé fut éboulé entièrement. Cet événement, quelque triste qu’il fût, ne l’abattit point… elle ne laissa pas son ouvrage imparfait, elle fit recommencer sur nouveaux frais, elle eut la consolation de voir la fin de son entreprise, et notre maison achevée, qui nous était absolument nécessaire, étant très mal logées. »

De ces faits il ressort avec évidence que le monastère fut engagé dans les dettes, et même d’une manière considérable. Un peu plus tard surviennent les lois sur la conventualité, et alors l’existence du monastère fut mise en question. C’est en effet ce que prouve la pièce suivante :

« Ce jourd’hui, 23 juin 1753, la communauté capitulairement assemblée, au son de la cloche, dans la salle du Chapitre, à la manière accoutumée, la mère supérieure a dit qu’aucune des sœurs n’ignorait le fâcheux état des affaires temporelles du monastère, occasionné par les dettes considérables que l’on a contractées pour l’entretien des personnes qui le composent et des bâtiments qui en dépendent, que les choses en sont venues au point qu’il serait impossible de payer lesdites dettes et de subvenir à l’entretien des religieuses, ce qui l’a engagée d’avoir recours de leur avis à Son Éminence pour pouvoir prendre quelque arrangement capable de remplir ces deux objets, que l’on avait pu obtenir la permission de la Cour de vendre une partie des immeubles pour satisfaire les créanciers, que Son Éminence s’étant adressée à la Cour pour obtenir les secours nécessaires à la communauté dans les circonstances présentes, la commission établie par Sa Majesté pour ces sortes d’affaires a offert des pensions viagères pour les religieuses pro-