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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

de la rive gauche de la Saône, à l’extrémité de la ville. Il y avait là une belle maison, avec de frais ombrages, ce bon air et beau promenoir », appartenant à un citoyen de Lyon, originaire de Milan, nommé Moneri. Cette propriété fut achetée, et le contrat de fondation, en date du 16 mai 1640, put recevoir son exécution. Cette maison devint le troisième monastère de la Visitation à Lyon, et prit le nom de Sainte-Marie-des-Chaînes, à cause du voisinage des chaînes qui étaient tendues sur la Saône pendant la nuit, pour empêcher l’entrée furtive dans la ville des bateaux et des marchandises. Cette appellation, jointe à un autre fait dont nous parlerons plus bas, nous aidera à déterminer d’une façon plus précise l’emplacement du monastère.

Pour l’établissement de ce nouveau couvent, les sœurs de Bellecour désignèrent comme supérieure la sœur Anne-Marie Pillet, qui s’était distinguée pendant la peste, qui avait fondé la maison de Villefranche dont elle fut six ans supérieure, et qui devait mourir à Bourg-en-Bresse. Elles lui donnèrent pour compagnes sœur Marie-Hélène Bernardon, qui, après avoir été assistante de la première supérieure, devint supérieure à son tour et resta trente-cinq ans dans cette communauté, sœur Louise-Catherine Vernat, sœur Marie-Bonne de Séverat, sœur Jeanne-Charlotte de Montvert, sœur de la fondatrice, sœur Marie-Sibille Bruyas, et sœur Marie-Françoise de Lestang. Conduites par messire Claude Deville, docteur en théologie, custode de Sainte-Croix et vicaire général substitué de Son Éminence, toutes ces religieuses arrivèrent à Sainte-Marie-des-Chaînes le 26 septembre : les Almanachs de Lyon disent le 27, mais le livre du couvent que j’ai sous les yeux dit le 26 ; elles ne furent réellement installées que le 29. Ce jour-là, on célébra la sainte messe, et les religieuses commencèrent à réciter l’office divin, « le reste des cérémonies étant différé à cause du bâtiment du chœur et accommodement de la chapelle, qui ne put être parachevée que le 25 du mois de mars, jour de l’Annonciation de Notre-Dame, auquel jour on exposa le très saint Sacrement, on bénit la chapelle et tout le monastère, et l’on mit entièrement la clôture ».