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LA VISITATION

étaient en effet assez généralement édifiés sur le même plan. Mais est-il bien sûr qu’il n’y eût jamais de variante ? Est-ce que cette uniformité était absolue et ne supportait point d’exception ? Une réponse quelconque me semblerait téméraire. Et s’il est possible, d’après le P. Ménestrier, que le palais des empereurs se soit étendu jusqu’à l’Antiquaille, il est possible aussi que la prison ait été dans ce voisinage.

Donc jusqu’ici rien de bien concluant touchant le cachot de saint Pothin. Tant qu’on n’aura pas sûrement trouvé cette vénérable prison, les fidèles iront porter leurs hommages et leurs prières dans le lieu actuel où la tradition nous dit que furent enfermés les premiers martyrs. Et que M. Steyert le sache bien, il n’y a rien là de dangereux pour la foi. Nous savons que le cachot de saint Pothin fut sur la colline de Fourvière ; si, ce qui n’est pas prouvé, ce que nous considérons comme le vrai cachot n’est pas la vraie prison des premiers martyrs, nous savons cependant que nous sommes dans son voisinage, dans un endroit conformé de telle façon qu’il fait penser au vrai cachot de saint Pothin : c’est suffisant à notre foi. En Terre Sainte, ces à-peu-près sont fréquents.

Enfin, il est, sur ce sujet, dans le livre de M. Steyert, une page, la page 411, que par charité pour lui je m’abstiens de citer ici. Elle contient des expressions que doit absolument s’interdire tout écrivain qui se respecte, « opinion extravagante », « mensonge audacieux », « écriteau subrepticement placé », « allégation grossièrement fausse » ; ce n’est plus du bon langage. M. Steyert sait aussi bien que personne qu’il n’y a ni audace ni mensonge dans le fait de désigner la cave de l’Antiquaille comme le vrai cachot de saint Pothin. Ceux qui ont commencé par l’affirmer l’ont fait sur des témoignages qu’ils ont cru sérieux ; si d’aventure ils se sont trompés ou ont été trompés, à coup sûr ils ne sont pas des trompeurs, et en de telles conditions, c’est manquer aux lois les plus élémentaires du respect qu’on doit à autrui que d’accuser de mensonge et d’audace. Quant aux adjurations de M. Steyert à l’autorité ecclésiastique pour qu’elle réprime les manifestations d’un zèle