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LA VISITATION

gracieux sujet pour un peintre ! Ce sont Louis XIII et la Reine et la cour qui, le 8 septembre 1632, assistent à la vêture de Louise-Catherine Vernat, appelée à devenir plus tard supérieure de Sainte-Marie-des-Chaînes. C’est Robert Arnauld d’Andilly, fils d’Antoine Arnauld, et frère de l’abbesse de Port-Royal. Ce sont surtout sainte Chantal et saint François de Sales, qui y vinrent plusieurs fois. C’est là que l’évêque de Genève rendra son âme à Dieu, et sera conservé son cœur.

Les bâtiments de la Visitation furent achevés un peu après la mort de saint François. Il n’y avait point de maisons du côté de Bellecour, et c’était là que la milice s’exerçait au tir du canon. Les bâtiments nouveaux furent bénis par le comte de Laforge, père spirituel du monastère, et par Mgr Berthelot, évêque de Damas, suffragant de Lyon.

L’église de Sainte-Marie de Bellecour n’avait de remarquable que le tabernacle du grand autel ; c’était le modèle de celui qu’on devait exécuter en marbres choisis et en bronze doré. Le modèle était de Ferdinand Delamonce. Au grand autel, il y avait un beau tableau représentant la Visitation de Notre-Dame, par Ch. Lagou.

Mgr Camille de Neuville réduisit à cinquante le nombre des religieuses dans chaque monastère. Il excepta pourtant de cette règle les religieuses de Sainte-Marie, et leur permit d’aller jusqu’au nombre de quatre-vingts. En 1656, d’après Chappuzeau, c’était le nombre des sœurs.

La maisonnette où mourut saint François de Sales était hors de la clôture, mais ce lieu était devenu trop cher aux Visitandines pour qu’elles ne fissent pas tous leurs efforts pour l’enfermer dans leur enclos. Elles y réussirent vers l’année 1694. Mon érudit confrère, M. l’abbé Reure, a bien voulu me communiquer ce détail trouvé dans un manuscrit de la Visitation Sainte-Marie de Bellecour. Ce manuscrit retrace en abrégé la vie et les vertus de la très honorée sœur Marie-Hélène de Lévi de Châteaumorand, il s’exprime ainsi : « À seize ans, elle reçut notre saint habit. Mais sa profession fut retardée pour un temps. Voici quel en fut le sujet. Il s’agissait