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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

sur les vives instances de M. de Quiqueran, qui avait pu les garder pendant les années terribles de la Révolution. D’autre part la Mère Durieux avait porté au nouveau monastère une bonne partie des richesses de l’ancien monastère de Lyon : ornements, vases et linges sacrés, écrits divers de la mère fondatrice, règles, directoires, coutumiers, constitutions, etc., de sorte qu’on pouvait croire que l’ancien Verbe-Incarné de Lyon était ressuscité dans la Creuse.

On constate dès lors une vitalité prospère et féconde ; de nouvelles colonies se détachent d’Azerables pour fonder les monastères de Saint-Benoît, d’Évaux, de Saint-Junien, de Saint-Yrieix. Pour suffire aux œuvres extérieures, on demanda même, et on l’obtint, la permission de créer des sœurs auxiliaires du Verbe-Incarné, qui ne sont pas soumises à la clôture, et qui portent un costume de couleur noire. L’asile de Bron a été desservi, jusqu’en ces derniers temps, par ces sortes de religieuses.

Lyon cependant, berceau de l’ordre, restait privé d’un monastère du Verbe-Incarné. Quelques anciennes religieuses avaient tenté cette restauration, mais n’avaient pu réussir ; l’heure venait où l’ancien monastère du Gourguillon allait renaître. Dieu se servit d’une jeune religieuse hospitalière de Lyon pour accomplir ses desseins. Elle partit à Azerables, prit l’habit du Verbe-Incarné, et revint à Lyon en compagnie de la nièce de l’abbé Denis ; celle-ci s’appelait sœur Sainte-Colombe ; la nouvelle fondatrice, sœur Marie-Angélique. Elles arrivèrent à Lyon le 30 novembre 1832, et furent d’abord logées dans de vieilles masures attenantes à la chapelle de Fourvière. En 1833, elles furent installées dans le local qu’elles occupent aujourd’hui, rue du Juge-de-Paix. Aller plus loin serait faire de l’histoire contemporaine ; disons cependant, puisque ce détail se rattache au passé, que deux des anciennes religieuses du Verbe-Incarné de la maison de Lyon eurent l’heureuse fortune de voir cette renaissance, de rentrer dans le nouveau monastère et d’y mourir. Ce furent Mme Savy, sœur Marie du Saint-Sacrement, et sœur Marguerite, tourière. Le Verbe-Incarné continue son œuvre de prière et de pénitence, et jette dans un des plateaux de la balance