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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

et sous le Directoire, elles rentrèrent à Lyon, et sans trop de bruit ouvrirent un pensionnat. En 1805, des temps plus calmes étant revenus, elles résolurent, avec quatre autres religieuses, de rétablir la communauté disparue. Les noms de ces six religieuses méritent d’être conservés. Après la Mère Saint-Ambroise Boulard qui fut élue supérieure, et la Mère Sainte-Victoire Chappuis de Clérimbert, qui mourut dans les premières années du rétablissement, ce sont : Mère Sainte-Pélagie Léchevin, du couvent de Crémieu, morte en 1835 ; Mère Sainte-Madeleine Beaujolin, du couvent de Saint-Symphorien-le-Château, morte en 1820 ; Mère Saint-Michel Paradis, du même couvent de Saint-Symphorien, morte en 1822 ; enfin, Mère Saint-Pierre Prost de Grange-Blanche, religieuse de l’abbaye de Saint-Pierre, qui reçut du Pape Pie VII la permission d’entrer dans l’ordre de Sainte-Ursule, celui de Saint-Benoît n’étant pas encore rétabli. Elle mourut en 1818. Elles eurent pour premier abri la maison de M. Orsel, à la Guillotière.

Mais la Guillotière n’était qu’un faubourg, et le désir des religieuses était de rentrer à Lyon. Or, il y avait, rue de la Charité, un magnifique hôtel avec jardin et dépendances, qui avait été construit et aménagé par Berthaut, voyer de la ville, aussitôt après le percement de la rue de la Charité, et qui avait passé aux mains des Villeroy, gouverneurs de Lyon. Les Villeroy, avant 1734, possédaient un hôtel entre la rue Saint-Jean et le quai de Saône, à cet endroit encore appelé aujourd’hui place du Gouvernement. En 1734, le Consulat acheta l’hôtel des Villeroy, dans le dessein d’y construire une loge du change et une bibliothèque publique, et les Villeroy, qui n’étaient presque jamais à Lyon, achetèrent l’hôtel Berthaut. Ce fut le Nouvel Hôtel du Gouvernement. En 1791, il appartenait à M. Baland d’Arnas ; il fut mis sous séquestre pendant l’émigration du propriétaire et affecté au service de l’état-major de la place ; en 1800, séquestre levé, il appartenait à Mme de Fargues, fille de M. Baland d’Arnas. Les Ursulines, par des achats successifs, devinrent propriétaires de cet immeuble et de ses dépendances et y demeurèrent quatorze ans, de 1811 à 1825. Mais, malgré son