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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

très vastes et s’étendaient de la rue Romarin actuelle jusqu’à là Croix-Pâquet d’un côté et au jardin des Capucins de l’autre ; ils étaient plantés de beaux arbres et riches en sources d’eaux vives.

La prospérité de ce couvent alla grandissant, et bientôt les locaux furent trouvés trop étroits. En conséquence, on résolut de fonder à Lyon un second couvent d’Ursulines. En 1633, sur la colline de Saint-Just, au lieu dénommé alors les Martyrs ou les Bains romains, à l’endroit où se trouve aujourd’hui le grand séminaire, une dizaine de religieuses allèrent fonder une colonie nouvelle. Elles aussi, comme leurs sœurs du couvent de la Monnaie, enseignèrent les jeunes filles avec beaucoup de fruit, dans leur maison et au dehors. Mais, fait assez étrange et heureusement assez rare, la plus parfaite harmonie ne semble pas avoir régné entre la mère et la fille, entre le couvent de la Monnaie et celui de Saint-Just. Des prétentions réciproques amenèrent des procès sans fin entre les deux communautés. L’église de ce second couvent était placée sous le patronage de saint Louis ; l’histoire de ce monastère n’offre rien de bien saillant, sinon que l’église fut reconstruite en 1754.

Les amateurs d’antiquité nous sauront gré peut-être d’ajouter un mot sur ce qu’on appelait improprement les Bains romains. Voici ce qu’en dit J. Spon : ce Dans les vignes des religieuses ursulines, l’on voit des voûtes sous terre percées de plusieurs portes, que le jardinier peut montrer aux curieux. Le peuple les appelle la grotte Berelle. Ce sont apparemment des Bains romains de quelque bel hôtel. Ils méritent d’être vus, quand ce ne serait que pour voir la manière dont ils sont incrustés, d’un ciment à l’antique presque aussi dur que la pierre même. Ce qui fait que cela semble être tout d’une pièce. »

Depuis, il a été reconnu que ce reste d’antiquité était un réservoir des eaux des aqueducs. Des fouilles ont été faites, et l’on a trouvé, dans le sol de l’ancien couvent des Ursules, un grand nombre de pièces antiques dont s’est enrichi notre musée.

Le nombre de ces religieuses s’étant encore accru, dit l’Almanach