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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

saintes filles qui vivent dans le monde, unies cependant par un règlement intime et un but charitable ; avec la mère de Bermond, l’association simple devient congrégation, les religieuses sont congrégées, réunies en une même maison et font des vœux simples ; puis la congrégation devient un ordre, qui possède la clôture et les vœux solennels.

C’est à son retour de Paris que la Mère de Bermond, passant à Lyon, y fonda le couvent des Ursulines. Il y avait alors en notre ville un riche marchand, Jean Ranquet, qui conçut le dessein de procurer l’établissement d’une maison de la congrégation de Sainte-Ursule à la ville de Lyon. Il en conféra avec son ami M. Faure, et tous deux se mirent à la recherche de la Révérende Mère Françoise. Ils la trouvèrent au moment où elle allait s’embarquer, au port du Temple, sur le bateau qui devait la transporter à Avignon. Ils exposèrent à la fondatrice leur pieux projet, et la pieuse femme resta à Lyon, pour établir, avec l’autorisation de Mgr l’Archevêque et de Messieurs du Consulat, un couvent d’Ursulines. Louis XIII ayant donné les lettres patentes nécessaires (1612), on s’occupa de trouver un local. M. Ranquet donna sa maison, qui était située entre la grande et la petite rue des Feuillants, la place Romarin et la place de la Croix-Pâquet. Cette maison fut plus tard achetée par les Feuillants (1622), et les Ursulines n’y demeurèrent que quatre mois, jusqu’à ce qu’elles fussent pourvues d’une maison convenable pour continuer leurs saints exercices.

Après quatre mois de séjour en cette maison, les Ursulines s’établirent dans la rue de la Vieille-Monnaie. Ce premier établissement était situé sur le côté nord de la rue, où est actuellement le n° 33. Cette acquisition des Ursulines comprenait un jardin et deux maisons, relevant de la directe de la commanderie de Malte.

Après la fondation de Lyon, l’évêque de Mâcon demanda la Mère de Bermond pour ériger en monastère une congrégation d’Ursulines qui était en cette ville, et après cinq mois de séjour qu’elle y fît, pour instruire ces jeunes filles des observances régulières, elle retourna à Lyon, d’où, un an après, elle partit pour fonder une autre maison