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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

établie. Sixte V et Paul V lui donnèrent de nouveaux privilèges, et Urbain VIII les étendit encore.

Le salut des âmes est l’unique but de l’ordre. Une heure d’oraison le matin, trois quarts d’heure le soir, deux examens, deux lectures communes et une particulière, trois visites au Saint Sacrement, la récitation de l’office canonial de la sainte Vierge aux jours ordinaires et du grand office à certaines grandes fêtes, l’audition quotidienne de la sainte messe, tels sont les principaux exercices de piété. La règle n’impose qu’un jeûne et une discipline par semaine. On jeûne la veille des principales fêtes de la sainte Vierge et des patrons de l’ordre. On fait abstinence tous les mercredis de l’Avent.

En raison des privilèges accordés par Paul III, l’ordre des Ursulines, qui compte actuellement en France environ cent trente maisons, se divise en France en quatre branches : celle de Paris, de Lyon, de Bordeaux, de Toulouse. Les maisons sont indépendantes les unes des autres, chacune a pour premier supérieur l’évêque diocésain, qui la gouverne par lui-même ou par son délégué.

Le costume se compose d’une robe de bure noire, retenue par un cordon de laine noire de la grosseur d’un doigt avec quatre ou cinq noeuds, d’une guimpe, d’un bandeau de toile et d’un voile d’étamine noire. Les religieuses professes portent sur le cœur un crucifix en cuivre. Les religieuses converses ne portent pas de voile.

Les filles de sainte Angèle ne tardèrent pas à se répandre dans le monde catholique. Saint Charles Borromée, cardinal archevêque de Milan, voulut avoir dans sa ville archiépiscopale des religieuses Ursulines. Elles y atteignirent bientôt le chiffre de quatre cents. De Milan elles passèrent en Provence. C’est ici le lieu de dire quelques mots de la mère Françoise de Bermond, la fondatrice des Ursulines en France.

La mère Françoise de Bermond naquit à Avignon, en 1572, de Pierre de Bermond, trésorier de France en la généralité de Provence, et de Perrette de Marsillon. Elle eut, paraît-il, dans sa première jeunesse, quelque penchant pour les frivolités du siècle, mais cet attrait ne dura pas. À quatorze ans elle fit vœu de chasteté,