Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/551

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
534
LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

tarit qu’ordre, crimes particuliers à chacun des membres de l’ordre. Un concile fut convoqué dans la ville de Vienne pour le mois d’octobre 1310. Il ne fut réuni qu’en octobre 1311.

Entre temps, on procéda à de nouveaux interrogatoires, et l’on fit brûler cinquante-quatre Templiers trop obstinés à défendre l’ordre.

Enfin, au moment où le concile de Vienne se réunit, l’ordre des Templiers est plus spécialement accusé d’imposer à ses néophytes, lors de leur réception, des insultes variées au crucifix, des baisers obscènes, de s’abandonner entre eux à d’abominables impuretés. Les prêtres, en célébrant, auraient omis volontairement de consacrer les hosties ; ils n’auraient pas cru à l’efficacité des sacrements ; enfin les Templiers auraient été adonnés à l’adoration d’une idole, d’un Baphomet, ou d’un chat. Ils auraient porté nuit et jour, sur leurs chemises, des cordelettes enchantées par leur séjour autour de cette idole. Telles étaient les accusations majeures ; il y en avait d’autres : le grand maître, quoique laïque, se serait cru le droit d’absoudre les frères de leurs péchés ; les biens étaient mal acquis, l’hospitalité mal exercée, les aumônes mal faites ; tous ces crimes auraient été recommandés par une règle secrète de l’ordre. On fit dans tous les Temples de sévères perquisitions, pour découvrir 1° des exemplaires de la règle secrète, 2° des idoles, 3° des livres hérétiques. — On ne trouva rien.

L’invraisemblance des charges, la brutalité des procédés d’enquête, le caractère contradictoire des aveux, les entraves apportées à la défense ne purent rien sur l’esprit des juges. Enfin, dernier acte de ce drame : de nombreux Templiers fugitifs erraient dans les montagnes du Lyonnais, Clément V déclara que sa vie était en danger. Philippe le Bel, qui avait convoqué à Lyon ses états généraux pour surveiller Vienne, vint au concile avec une armée. Alors on lut la bulle Vox in excelso. Le pape, malgré tous les efforts de Philippe, avoue qu’il n’existe point contre l’ordre de preuves suffisantes pour justifier sa condamnation, mais il considère que l’ordre n’en est pas moins déshonoré, que ses biens sont et seraient de plus