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LES RÉCOLLETS

des voûtes et des chambres souterraines incrustées d’ouvrages à la mosaïque, des fourneaux à briques, des tuyaux de plomb à moitié fondus et quantité d’autres vestiges du terrible incendie qui, en une seule nuit, détruisit la cité de Plancus.

La maison claustrale formait trois corps de bâtiments, dont deux en aile, et au centre desquels était une terrasse en jardins. Au rez-de-chaussée étaient plusieurs grandes salles, et principalement le réfectoire. Il avait été construit en 1706. On y voyait de grands ouvrages en peinture de Sarrabat, dont les connaisseurs, au dire de Clapasson, faisaient beaucoup de cas. Le grand tableau qui en remplissait le fond représentait la Multiplication des pains, traitée avec tout l’art et le goût possible. Sur les côtés, on voyait des saints de l’ordre de Saint-François, peints en camayeux à fresque. Le premier étage comprenait les cellules des religieux.

L’église était au nord de la maison claustrale. Construite en 1648, sur les dessins de frère Valérien, l’un des religieux, elle avait une entrée remarquable et par la hardiesse et par la solidité. Trois arcs, élevés sur de grands piliers de forme carrée, portaient un édifice à trois étages ; sous ces arcs était un double escalier à deux rampes, qui conduisait à l’église. La bibliothèque du couvent était au-dessus de la chapelle.

On voyait dans l’église quelques tableaux du frère Luc, Récollet, qui avait beaucoup travaillé dans le couvent des Récollets de Paris. La sacristie, toute revêtue d’un lambris de menuiserie d’un goût parfait et d’un beau travail, était la plus jolie de Lyon.

Cette demeure des Récollets, établie sur la pente de la colline, avait nécessité des aménagements particuliers pour fournir des terrasses et des jardins. Au midi du bâtiment claustral et longeant la montée Saint-Barthélémy était une terrasse en jardin ; à l’occident de cette première terrasse, il y en avait une seconde, et à l’occident de cette seconde une troisième, terre et vigne, limitée au nord avec celle des Lazaristes par un rang de plants d’osier. Ces jardins devaient avoir une certaine grâce pour que Pernetti, dont on connaît le penchant à la louange facile, ait pu écrire : « Les Récollets