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LA PLATIÈRE

les Grands-Carmes, les Pénitents de la Miséricorde, et les Pères Augustins réformés, au faubourg de la Croix-Rousse.

À l’époque malheureuse de la Commission royale des Réguliers, les chanoines réguliers de Saint-Ruf, pour prévenir une dissolution dont les symptômes devenaient de jour en jour plus menaçants, négocièrent leur sécularisation et l’union de leur ordre avec les chevaliers de Saint-Lazare. Ils demandèrent et obtinrent un brevet royal, qui leur permettait de se pourvoir en cour de Rome pour l’exécution du concordat. La sanction demandée se fit longtemps attendre. Enfin, en 1771, parut un bref qui prescrivait les procédures relatives à l’extinction de l’ordre de Saint-Ruf, à la sécularisation de ses membres, et à l’union de ses biens à l’ordre de Saint-Lazare. Les choses étaient dans cet état, lorsque l’assemblée générale du clergé fut extraordinairement convoquée à Paris. Là, Mgr de Montazet, archevêque de Lyon, dénonça amèrement à l’assemblée les démarches des chanoines de Saint-Ruf et le bref du souverain Pontife. Après lui, Mgr de Brienne prononça contre l’Ordre et contre le Pape un véritable réquisitoire. Cette opposition fut prise en considération, mais elle ne put prévenir la bulle qui, en modifiant quelques dispositions du bref de 1771, prononçait définitivement, en 1773, la sécularisation de l’ordre de Saint-Ruf. La même année, des lettres patentes du roi autorisèrent l’évêque de Valence à fulminer la bulle de suppression, à procéder, en conséquence, à l’extinction du dit ordre et à la sécularisation des membres qui le composaient, sauf aux archevêques et évêques diocésains, chacun à leur égard, à procéder aussi, après la dite sécularisation, à l’extinction et suppression des maisons et offices claustraux, à l’application et union des revenus qui en dépendaient, comme aussi à ce qui concernait les cures du dit ordre, lesquelles ne pourraient plus être possédées par des réguliers, mais seraient à la nomination des ordinaires. (Le P. Prat, Essai historique.)

Et voici que nous arrivons au moment de la Révolution. M. l’abbé de Castellas, sacristain-curé de la Platière, envoya sa démission à la municipalité, lorsqu’elle voulut imposer la constitution