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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Famille, en figures à mi-corps, dans une chapelle du côté de l’épître, est un bon tableau d’Alexandre Verolari, de Vérone. »

Il semble, d’après ce qui précède, que les chapelles étaient au nombre de quatre. Comme il n’existait pas de bas-côtés, ces chapelles devaient être simplement plaquées contre les murs latéraux. Une de ces chapelles, dédiée à sainte Anne, était celle de la corporation des gantiers et parfumeurs. L’église, du reste, était peu spacieuse, comme la plupart des édifices religieux du neuvième siècle ; mais la paroisse dont elle était le centre, resserrée entre celle de Saint-Nizier, de Saint-Pierre-Saint-Saturnin et de Saint-Vincent, ne comprenait qu’un nombre de fidèles peu considérable. Le plus grand mérite de cette basilique était de conserver de précieux souvenirs et d’être le centre d’une confrérie en l’honneur de la sainte Vierge. Cette confrérie fut enrichie d’indulgences, en 1687, par Innocent XI ; vers la fin du dix-septième siècle, elle était dans toute sa splendeur, et possédait les familles les plus distinguées de la ville.

Dès 1395, le prieur de La Platière percevait un péage sur le pont du Rhône ; mais, des difficultés s’étant élevées, un arrêt du Conseil d’Etat, du 16 octobre 1736, débouta le prieur de ses prétentions.

La Platière eut un autre procès, terminé en 1748, avec les Grands-Augustins ; il s’agissait d’un droit de censive que les chanoines de Saint-Ruf prétendaient exercer sur un terrain, dit vigne de Saint-Hippolyte, situé entre la maison des Augustins et celle des Dames de la Déserte. Les Augustins refusaient de s’y soumettre. Le procès dura vingt-trois ans, et les Grands-Augustins furent condamnés.

Cette même année 1748, les prieur, officiers et chanoines du Chapitre de la Platière adressèrent à Mgr l’Archevêque de Lyon une pétition au sujet d’un droit de préséance aux processions générales. Ils demandaient à prendre rang immédiatement après les Chapitres de Saint-Just et de Saint-Paul. Il n’est pas à présumer qu’on ait fait droit à leur demande.

En 1754, on signale pour cette église une belle augmentation de cloches en nombre, tons et pesanteur. Elle avait dans son enceinte le monastère des Dames de la Déserte, les Grands-Augustins,