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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

foules à célébrer cette octave. Et lorsqu’après la Révolution du siècle dernier qui détruira l’église de la Platière, on rétablira le culte en France, on transférera à l’église des Grands-Augustins, aujourd’hui Notre-Dame-Saint-Vincent, et le titre de Notre-Dame, et les privilèges qui étaient attachés à l’église détruite. Ce pieux usage et ce vénéré souvenir y sont aujourd’hui encore religieusement conservés.

Ce même treizième siècle fut aussi remarquable par les luttes qui existèrent entre les bourgeois de Lyon et l’archevêque. Le traité de 1320 y mit fin ou tout au moins apporta de l’apaisement, car longtemps encore il y eut des dissentiments entre le pouvoir royal et la juridiction ecclésiastique. Mgr d’Alençon, prince du sang, et archevêque de Lyon de 1365 à 1375, eut de graves démêlés avec les officiers du roi. Logeant au château de Pierre-Scize, il s’y croyait en sûreté. Mais le représentant du roi, Archambaud de Comborn, grand sénéchal, ne se laissa pas intimider : il fit fermer les portes de la ville et condamna les portes de l’auditoire de la justice archiépiscopale, et y fit mettre les panonceaux du roi. Charles d’Alençon répondit à cette violation par la mise en interdit de la ville entière. Tous obéirent, à l’exception des chanoines de la Platière, qui pour cette raison furent excommuniés. Cet interdit dura sept mois et vingt jours, du 4 décembre 1372 au 24 juillet 1373. — Après la soumission de l’archevêque, ce prélat condamna les chanoines de la Platière à venir faire amende honorable dans l’église de Saint-Jean et à y recevoir l’absolution à genoux et la torche au poing. Cette sentence reçut son exécution. (P. Ménestrier, p. 494).

Nous trouvons quelques détails sur l’église de la Platière et ses dépendances au seizième siècle, dans un manuscrit intitulé : Requête aux président et conseillers du roy pour la pacification des troubles religieux et le rétablissement de chascun dans ses biens, par le sieur Estienne de Rivoire, chanoine de Lyon, prieur de Notre-Dame de la Platière. Ce manuscrit ne porte pas de date, mais son titre ne permet pas de lui en assigner une autre que celle de 1563. On lit dans cette pièce que ce l’église de la Platière était