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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Cette communauté semble avoir eu, à un moment donné, une vie intellectuelle remarquable ; la bibliothèque était bien fournie et elle possédait deux sphères géographiques fameuses, de six pieds de diamètre, tracées, fabriquées et peintes par un religieux de cet ordre, nommé Henri Marchand, connu sous le nom de P. Grégoire, né à Lyon le 20 avril 1674. Henri Marchand développa de bonne heure le talent le plus décidé pour les mathématiques ; il fut surpris pendant son noviciat par le P. Maître, qui n’était pas géomètre, lisant le traité des sinus et des tangentes. Le P. Maître cria au scandale et alla le dénoncer au chapitre comme s’adonnant à de mauvaises lectures.

Le P. Grégoire fut employé plusieurs fois par ordre du roi. C’est lui qui a vérifié et orienté le plan de la ville de Lyon, levé par Séraucourt. L’Académie de Lyon mit le P. Grégoire au nombre de ses associés, mais sa modestie l’empêcha d’assister aux séances. Il mourut à Marseille le 1er janvier 1.750. Les deux globes terrestres dont nous avons parlé furent transportés à la bibliothèque de Lyon, en 1790.

Aussi ne faut-il pas s’étonner si l’estime qu’inspiraient ces religieux attirait des bienfaiteurs et des amis. Quelques-uns même choisirent leur chapelle comme lieu de sépulture. En 1726, c’est le comte de Soupat qui désire, pour lui et ses successeurs, être enterré dans la chapelle de la Sainte-Vierge. En 1752, c’est le comte de Montjouvent, chanoine et oncle d’un autre chanoine du même nom.

Je trouve aussi dans l’histoire de ce couvent un fait bien singulier. Le régiment de Souvré tenait garnison à Lyon. En 1735, il alla en Italie et laissa ses effets, malles, cantines, etc., aux magasins du régiment. J’ignore par suite de quelle nécessité on fut obligé de vider ces magasins, mais ce qui est constaté, c’est que tout fut transporté chez les Picpus qui rendirent les effets à mesure des réclamations.

Les Franciscains ont reçu des pensionnaires dans leur couvent. Le 31 janvier 1765, Georges David, ouvrier en soie de Lyon, est reçu ce comme pensionnaire donné, moyennant trois cents livres de