Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/516

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
499
PICPUS

dente ; il est facile de voir, à la lecture de cette lettre, qu’il n’en est rien. Elle est une réponse à une menace formelle des Pères qui a dû être faite précédemment, mais dont nous n’avons pas trouvé de traces :

Je n’ai pas pensé, mon Père, à prendre votre église pour y porter le Saint Sacrement de la chapelle des Pénitents, parce que je ne dois pas avoir une telle pensée que je n’aie tenté auparavant tous autres moyens plus convenables avant que de se servir de votre église, mais vous voulez bien que je vous dise que si je ne trouvais point de lieu convenable pour y porter le Saint Sacrement, sûrement je le ferais porter dans votre église jusqu’à ce qu’on eût bâti une église paroissiale, et vous ne le pourriez empêcher. Quand le roi va dans les villes de son royaume, il a ses fourriers qui prennent indistinctement toutes les maisons pour loger les personnes de qualité qui suivent la cour, et les marquent. Et quoi ! Jésus-Christ, qui est le roi des rois, trouvera une communauté qui ne veut pas le recevoir ? Faudra-t-il laisser toute une paroisse sans sacrement, tandis qu’il y aura une église dans cette paroisse ? Toutes les raisons que vous me mandez ne sont pas comparables à l’inconvénient qu’il est nécessaire d’éviter, il n’y a rien dans l’Église qui soit plus imposant que le salut des âmes. Et comment le procurer sans sacrement et sans avoir un lieu pour le mettre et administrer les autres qu’il a institués pour ce sujet ? Votre résistance, dont vous me menacez, ne m’arrêterait pas, quand votre église serait de fondation royale, je la prendrais de même pour y mettre le Saint Sacrement. Rien ne m’en pourrait empêcher. Dieu m’ayant mis les armes spirituelles entre les mains pour m’en servir contre ceux qui ne voudraient pas le recevoir, vous pouvez croire que je les emploierais ; vous ne pourriez venir contre que par l’appel comme d’abus, qui n’est point suspensif, et dans lequel vous succomberiez infailliblement avec une grande confusion. Doutez-vous que si j’avais à prendre le parti de prendre votre église pour servir de paroisse, jusqu’à ce qu’on eût bâti une église paroissiale, je ne prisse si bien mes mesures à la