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PICPUS

n’a point de part aux contrariétés qu’on a apportées pour faire construire l’église de la paroisse où elle était anciennement. La Guillotière est augmentée des deux tiers et peut-être davantage depuis que l’ancienne paroisse a été construite ; on n’y peut bâtir qu’une très petite église qui ne pourra contenir les paroissiens, on ne pourra y avoir un cimetière, ni une maison pour le curé. En mon particulier, je ne me soucie pas où l’on mettra l’église paroissiale. Je n’y ai aucun intérêt que l’intérêt public, vous me ferez plaisir de me dire votre avis là-dessus. Dieu m’a donné des intentions droites, je ne demande que le mieux ; si vous prenez la peine de voir ce lieu, vous n’y trouverez pas de l’espace suffisant pour bâtir une grande église comme il la faut, y avoir un cimetière, une maison et un petit jardin pour un curé ; il y faudra dans la suite deux vicaires, il est bon que la maison du curé les puisse contenir. Je suis persuadé de toute la charité de votre communauté, et que vous avez trop de prudence et de sagesse pour troubler sous main, sans que vous y ayez aucun intérêt, une intention que j’ai, conforme au besoin de cette paroisse. J’espère même que vous ferez entendre raison à ceux qui seraient difficiles. Vous devez compter, mon Père, que j’ai une estime particulière et pour vous et pour toute votre communauté, vous en aurez toujours des preuves convaincantes quand je pourrai vous marquer que je suis très sincèrement

« Votre très humble et très obéissant serviteur,
« De Saint-Georges, arch. de Lyon. »

Le Père Gardien n’eut garde d’oublier les bienfaits de la famille de Villeroy en faveur de son couvent, et la sympathie que lui avait manifestée Mgr Camille de Neuville, quand, ayant interdit l’église paroissiale, cet archevêque ordonna qu’on fît les fonctions curiales dans la chapelle des Pénitents, et ne voulut jamais permettre qu’on se servît en aucune manière de l’église des religieux. Il crut donc ne pouvoir mieux faire que de s’adresser au maréchal de Villeroy