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PICPUS

été bâtie l’an 1203, au faubourg de la Guillotière, par l’archevêque de Lyon, Reinauld II ; elle desservait un hôpital de lépreux. — La chapelle du petit hôpital dont il est ici question est probablement celle de l’hôpital des Passants. C’était une dépendance de l’Hôtel-Dieu. On y donnait à souper et à coucher, pour une nuit seulement, à toutes les personnes, ou mendiants, ou étrangers, qui passaient par cette ville, ou qui arrivaient à Lyon le soir après la fermeture des portes.

Notre-Dame de Béchevelin était un très modeste oratoire dédié à la sainte Vierge, en qui les mariniers du Rhône avaient la plus grande confiance, à cause des miracles fréquents qu’elle faisait en leur faveur. Tous les autres monuments religieux de la rive gauche du Rhône datent de ce siècle.

Mais fermons cette longue parenthèse pour ne plus nous occuper que de notre couvent des religieux du Tiers Ordre de Saint-François-d’Assise ; le peuple les appelait vulgairement Picpus ou Tiercelins.

Ces religieux furent établis à la Guillotière, en 1606, du vivant même du P. Vincent Mussard, qui y vint plusieurs fois. Le terrain, fourni par le duc et la duchesse de Mayenne, pour la construction d’un couvent, consista « en une masure et un jardin devant ». Il faisait partie de la baronnie de Loyette, en Bresse, recueillie par les Mayenne dans la succession du maréchal de Trivulce. L’acte de donation est du 5 septembre 1606. En mai suivant, Henri IV approuva cette donation par lettres patentes et autorisa la construction de la maison. Le 28 octobre, Mgr de Bellièvre, archevêque de Lyon, approuva cette fondation.

Le consul d’Aussery (on lit aussi d’Ossaris) bâtit la chapelle ; d’autres bourgeois de Lyon aidèrent à la fondation des bâtiments du monastère. Lorsque le couvent fut construit, il était assez grand pour contenir une quarantaine de religieux ; c’est aujourd’hui, avec des adjonctions, un hospice de vieillards des deux sexes. La chapelle, construite en 1626, occupait le même emplacement, moins la partie septentrionale qui a été ajoutée en 1844, qu’occupe de nos jours