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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Cette mort arriva le 2 octobre 1629, et le P. de Condren lui succéda.

Cette congrégation a donné à la France et à l’Église plusieurs prélats et plusieurs savants ou écrivains ; je ne mentionne en passant que les PP. Morin, Thomassin et Malebranche. Elle a pour armes les noms de Jésus et de Marie d’or sur champ d’azur, entourés d’épines de sinople.

À peine cette congrégation était-elle née que le zèle apostolique de ses membres produisait les fruits les plus heureux. Le bruit s’en répandait à l’entour, et les évêques, en grand nombre, conjuraient le P. de Bérulle d’envoyer à leurs peuples de si bons ouvriers ; il ne pouvait satisfaire à toutes les demandes. Sur la fin de l’année 1616, l’archevêque de Lyon, Mgr de Marquemont, originaire de Paris, et qui connaissait le P. de Bérulle, lui manifesta le grand désir qu’il avait d’occuper ses disciples dans son religieux diocèse. La fondation de l’Oratoire de Lyon fut résolue et, le 2 décembre, les PP. Bence, Métezeau et quelques autres s’établissaient dans notre ville. Je trouve dans le livre de M. l’abbé Houssaye, le cardinal de Bérulle et l’Oratoire de Jésus, ces renseignements sur les deux principaux fondateurs de la maison de Lyon :

« M. Bence était originaire de Rouen. Aussi ardent à approfondir par l’étude les vérités de la foi que constant à y chercher la règle de ses actes et de sa vie, il était depuis douze ans docteur de la maison et société de Sorbonne. La générosité de son désintéressement, la pureté de son zèle, son expérience des choses de Dieu, une rare connaissance des saintes Écritures, le rendaient une acquisition précieuse pour une congrégation naissante.

« M. Paul Métezeau était un jeune licencié de la société de Navarre. Né à Paris d’une famille originaire de Dreux, il n’avait en 1611 que vingt-huit ans ; mais déjà remarquable par l’élévation de son esprit et l’étendue de ses connaissances, il l’était plus encore par un zèle tout apostolique, une piété aussi large qu’intime, et l’attrait tout-puissant qui ne lui laissait trouver de repos et de bonheur que dans la contemplation des états et des mystères de Jésus-Christ. »