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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

et sa mère, Louise Séguier, était la tante du chancelier de ce nom. Élevé par eux dans l’amour et la crainte de Dieu, il avança à grands pas dans les voies de la perfection. Sans écouter sa famille, qui désirait lui faire prendre une charge de conseiller, il déclara qu’il voulait être prêtre, et le 5 juin 1599, fête de la sainte Trinité, il monta pour la première fois à l’autel. Désireux d’une vie plus parfaite, il voulut se faire religieux, mais bientôt il connut que sa vocation était de demeurer dans le monde, afin d’y travailler au salut des âmes et à la réformation de l’état ecclésiastique et séculier. Dès lors il songea à établir une congrégation sur le modèle de celle de l’Oratoire de Rome. Longtemps il différa par défiance de lui-même ; enfin, pressé par le "cardinal de Joyeuse et par Henri de Gondi, évêque de Paris, plus tard cardinal de Retz, il mit la main à l’œuvre.

En 1611, il assembla une communauté d’ecclésiastiques au faubourg Saint-Jacques, dans l’hôtel du Petit-Bourbon, là où s’élèvera plus tard le Val-de-Grâce. Ses premiers compagnons furent les PP. Bence et Gastaud, docteurs de Sorbonne, François de Bourgoing, qui fut dans la suite général de la congrégation, Paul Métezeau et le P. Caran, curé de Beauvais. Ils obtinrent des lettres patentes du roi Louis XIII pour leur établissement, et, en l’an 1613, le pape Paul V approuva cette congrégation sous le titre de l’Oratoire de Jésus. M. de Bérulle fut le premier général.

Le but du vénéré fondateur était de faire des prêtres modèles, tout en restant attachés, sous l’obédience des évêques, aux fonctions extérieures du sacerdoce. Il y avait dans la congrégation deux sortes de personnes, les incorporés et les associés : on n’y devait point enseigner la littérature ni la théologie, mais seulement les vertus ecclésiastiques : dans la suite, cependant, cette disposition fut changée. Quant aux règlements, le P. de Bérulle n’en fit point, voulant qu’ils fussent à la disposition du supérieur général, selon les personnes, les temps et les lieux. On raconte qu’un jour un évêque lui demanda quel était le règlement de la congrégation ; le P. de Bérulle fut un moment interdit, mais bien vite reprenant confiance, il tira de sa poche un Novum Testamentum, l’ouvrit au hasard, et lut :