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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

lagement des pèlerins pauvres et malades, puis par obéissance il reçut les ordres sacrés. Le 23 mai 1551, il était prêtre. Le sacerdoce lui apporta une ferveur nouvelle, il commença des conférences spirituelles qui eurent un très grand succès. En 1558, le nombre des assistants augmentant de jour en jour, il obtint des administrateurs de l’église de Saint-Jérôme « un lieu ample et spacieux » au-dessus de leur église ; ce lieu fut accommodé en forme d’oratoire, et tous les soirs il y réunissait ses disciples pour méditer et prier, pour s’exciter au détachement du monde et à la pratique de la vertu.

Sa réputation de sainteté fut telle que les Florentins qui habitaient Rome, ayant fait bâtir une église, le prièrent de vouloir bien la desservir. Il s’y refusa ; les Florentins recoururent au pape Pie IV qui ordonna à Philippe de se charger de cette église, et fit prendre les ordres à quelques-uns de ses disciples, Baronius, Fideli et Bordin. C’est à ce moment précis qu’il faut rapporter l’établissement de la congrégation qui prit le nom d’Oratoire, à cause de l’oratoire que le saint fondateur avait institué à Saint-Jérôme. En 1575, saint Philippe dressa les constitutions de la congrégation ; deux ans plus tard, Clément XIII les approuva, et saint Philippe fut élu supérieur. Je signale seulement deux points principaux qui sont particuliers à l’Oratoire : d’abord on ne fait point de vœu dans la congrégation, et si quelqu’un désire se retirer ou mener une vie plus parfaite, il est libre ; ensuite les Oratoriens de Rome décrétèrent de n’avoir jamais de maisons hors de Rome, qui dépendissent de leur administration, excepté celles de Naples et de San Severino ; mais afin qu’on ne crût pas qu’ils désapprouvassent les établissements de pareils Oratoires, ils ajoutèrent au décret qu’il était néanmoins permis à l’Oratoire de Rome d’envoyer, si bon lui semblait, des sujets pour établir des maisons du même institut, à condition qu’ils reviendraient après les avoir établies ; ils ordonnèrent aussi que l’on pourrait recevoir des prêtres étrangers, auxquels on apprendrait les coutumes de la congrégation pour pouvoir faire de pareils établissements dans leur pays.

Nommé supérieur perpétuel en 1587, Philippe de Néri renonça