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L’OBSERVANCE

emplacement pour recevoir les matériaux nécessaires à la confection du pont de Serin. Un décret de 1811 portait que le claustral serait ensuite remis à la ville, après l’achèvement du pont. En 1818, par suite d’un échange fait entre la ville et le département, la Pépinière, située au jardin des Plantes, fut transférée au clos de l’Observance.

Comme nous l’avons déjà vu lorsque nous avons parlé des religieuses de Sainte-Élisabeth du couvent des deux-Amants, l’école vétérinaire fut provisoirement transférée (an V ou 1797) de la Guillotière dans le claustral de ce monastère. On y ajouta une partie des bâtiments du couvent des Cordeliers, qui était contigu au premier. L’habitation des religieuses devint celle des professeurs et des élèves ; le cellier des Cordeliers fut transformé en écuries ; leur cuisine forma la pharmacie, l’église devint un magasin à fourrages, les cabanons, où ils renfermaient les enfants de famille pour les ramener à une conduite régulière, devinrent les chenils de l’école. En 1818, le provisoire étant devenu définitif, un plan de construction fut approuvé et mis à exécution. M. Menoux, conseiller de préfecture, délégué par le préfet du Rhône, posa la première pierre des nouveaux bâtiments. Plus tard on démolit l’ancienne chapelle gothique pour enreconstruire une autre plus simple et plus petite à l’usage de l’école.

Ce quartier avait une physionomie particulière, ne le quittons pas sans faire revivre les vieux souvenirs.

Voici d’abord, dominant le paysage, le château fort de Pierre-Scize, qui était à la fois l’agréable résidence de nos archevêques et une redoutable prison. Là furent prisonniers Nemours et le duc de Bouillon, Louis Sforza, duc de Milan, et le cardinal d’Ascagne, Cinq-Mars et de Thou ; là auront lieu des massacres aux jours de la Terreur ; là, la démagogie lyonnaise, en démolissant Pierre-Scize, aura son 14 juillet.

Au bas du château, on voyait une petite chapelle, la chapelle de Saint-Épipoix. Elle servait jadis de maison à la pauvre veuve sainte Lucie, qui y nourrissait en secret le jeune martyr lyonnais