Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/476

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
459
L’OBSERVANCE

qu’il faut signaler en passant. Chacun sait ce que fut le « droit d’asyle » dans le moyen âge chrétien. Ce droit, bienfaisant d’abord, offrit ensuite des dangers, en assurant l’impunité non plus seulement aux faibles poursuivis par leurs ennemis plus forts, mais aux criminels que la justice voulait atteindre. Louis XII, en 1500, et François Ier, en 1539, l’abolirent en France. Les Observans essayèrent de faire revivre en France le « droit d’asyle », non pas pour les criminels, mais pour les faibles, afin de les soustraire, au moins pour un temps, aux poursuites premières des créanciers, toujours vives, toujours empreintes d’indignation et de colère. Cette prétention charitable, mais inconsidérée, souleva d’unanimes réclamations. À différentes reprises les Observans cherchèrent à user de ce privilège, mais chaque fois des arrêts furent rendus contre eux, et malgré tout, l’usage d’« asyle » prévalut jusqu’à la dispersion des religieux. On montrait encore, il y a quelque cinquante ans, l’emplacement où les reclus étaient enfermés.

C’est vers 1660, ainsi que nous l’avons vu déjà, que les religieuses de Sainte-Élisabeth vinrent s’établirent près de l’Observance. Ce voisinage fit de cet endroit plus que jamais un lieu de prière et de religion.

C’est à peu près vers la même époque que l’Observance ouvrit ses portes à une institution utile et sage qui manquait à la société d’alors, qui disparut ensuite, pour être créée à nouveau par un prêtre lyonnais, l’abbé Rey, le fondateur des pénitenciers d’Oullins, de Cîteaux et de Saint-Genest-Lerpt. Notre couvent reçut les jeunes gens qui, par leur indiscipline ou leur inconduite, menaçaient de devenir le déshonneur de leur famille. Là, grâce au zèle et à la piété des maîtres, la vertu reprenait par degrés son ascendant sur le cœur rebelle, et la conversion suivait souvent le travail intime de la grâce. Un religieux, sous le nom de correcteur, avait la direction de ces jeunes gens ; les plus soumis étaient gardés à Lyon, les plus indisciplinés étaient envoyés, avec l’agrément des parents, à Sainte-Colombe-lès-Vienne.

Signalons aussi en passant les réunions de la corporation unie