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LES MISSIONNAIRES DE SAINT-JOSEPH

campagnes. Ce dernier, pendant presque toute la durée de sa vie, comprend quarante-cinq personnes, tant prêtres qu’étudiants. Ceux-ci, lorsqu’ils y entrent, sont diacres et ont fini dans les autres séminaires leurs cours de théologie ; ils viennent pour s’instruire plus particulièrement des règles de la morale et de la manière de les appliquer, pour apprendre tout ce qui a rapport à l’administration des sacrements, et pour se mettre en état d’exercer toutes les fonctions du saint ministère.

Les Missionnaires de Saint-Joseph n’étaient pas purement diocésains, ils se répandent un peu partout. On constate leur présence à l’Isle-Adam, dans le diocèse de Beauvais, à Bagnols, en Languedoc, à Pierrelatte, à Louhans, à Verjon, à Nantua. Pour ce qui nous touche de plus près, disons qu’ils avaient des domaines à SaintRambert, à Couzon, à Montessuy ; n’oublions pas une belle propriété à la Croix-Rousse, dont la rue des Missionnaires a conservé l’ancien souvenir jusqu’à ces derniers temps. Cette propriété appartient aujourd’hui aux religieuses de Saint-Joseph.

D’après ce qui précède, on peut constater que les Missionnaires de Saint-Joseph était d’un tempérament légèrement batailleur et envahissant. Ils faillirent même, au xviiie siècle, tenir en notre ville une place prépondérante. Lorsqu’on expulsa les Jésuites de Lyon, on pensa tout naturellement, pour les remplacer, à deux congrégations de prêtres qui étaient dans la ville, aux Oratoriens et aux Missionnaires de Saint-Joseph. Mais, malheureusement, ceux-ci étaient suspectés de jansénisme. En 1772, on publia des pamphlets contre les Missionnaires :

1° Parallèle des erreurs enseignées par les Missionnaires de Saint-Joseph de Lyon, surnommés Crétenistes, avec celles de Baïus Jansénius, Quesnel et autres, condamnées par l’Église ;

2° Lettre instructive adressée à MM. les Missionnaires de Saint-Joseph de Lyon, sur leur attachement aux erreurs du temps ;

3° Maximes des Missionnaires de Saint-Joseph de Lyon, conformes à celles des anciens et nouveaux hérétiques, par l’abbé de Saint-Pierre.