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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

religieuses ; celles-ci et ceux-là étaient contemporains comme création et devenaient presque voisins par situation. Qui eût dit que des divisions dussent se produire entre les deux communautés ? J’ai déjà signalé les singulières prétentions des Missionnaires, je les redis ici pour l’unité de leur histoire. Se considérant comme plus utiles que les religieuses de Sainte-Élisabeth, qui avaient déjà deux couvents dans la ville, ils voulurent être plus favorisés. Ils essayèrent de faire casser la donation de Mme de Coligny, et intentèrent un procès aux religieuses Colinettes (1668). Ce procès mit le désarroi parmi celles-ci, mais enfin les Missionnaires furent déboutés de leurs demandes et, le 21 août 1671, un arrêt du Parlement confirma la donation de Mme de Coligny.

Puisque je parle de procès, il faut en signaler un qui nous paraît singulier aujourd’hui, mais qui était jadis assez fréquent. Les Missionnaires, par leur situation, relevaient de la directe de Mme l’abbesse de Saint-Pierre. Il paraît que cette noble dame s’émut d’entendre sonner les offices des Missionnaires ; la cloche de ceux-ci pouvait être confondue avec la sonnerie de l’abbaye royale, c’était un abus qui ne pouvait durer. Un procès fut intenté, en 1668, aux messieurs de Saint-Joseph par les religieuses de Saint-Pierre. Ce même procès, nous l’avons vu s’engager entre l’abbesse de Saint-Pierre et le curé de Saint-Saturnin, entre les chanoines de Saint-Just et les religieux Minimes ; entre les dames de Saint-Pierre et les Feuillants. On ignore quelle fut l’issue de cette action judiciaire.

Mgr Camille de Neufville ne cessa de donner à nos Missionnaires des témoignages de bienveillance. Après les avoir constitués en congrégation, il obtint de Mgr de Vendôme, nonce du pape, la confirmation de cet établissement ; c’est lui qui consacre leur église et qui, à cette occasion, donne le titre de séminaire à la communauté.

Ce détail est à signaler : le séminaire de Saint-Irénée venait de naître, celui de Saint-Charles allait être fondé, celui de Saint-Joseph allait aussi se faire sa place ; le premier formait des prêtres pour le ministère paroissial, le second des prêtres pour l’enseignement populaire, le troisième des prêtres pour l’évangélisation des