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LES MINIMES

arcades desquels Horace Leblanc, peintre de Lyon, avait représenté, en 1624 et les années suivantes, toute, la vie du fondateur des Minimes, saint François de Paule. Enfin, au flanc nord de la chapelle, il y avait un escalier lourd et monumental, qui conduisait les pères de leurs cellules aux stalles du chœur.

L’église, dont la première pierre, comme nous l’avons dit, avait été posée en 1555, fut achevée en 1653. L’évêque d’Autun, Louis Dony d’Attichy, qui était lui-même religieux minime, en fit solennellement la consécration. Elle n’avait qu’une seule nef, de nombreuses chapelles latérales très hautes sous voûtes, de profonds caveaux, où dorment peut-être encore les moines et leurs protecteurs. Par une disposition singulière, elle se terminait par deux absides, l’une au levant, l’autre au couchant, qui abritait le sanctuaire. L’abside du levant avait une tribune dont les voûtes à trompes concentriques donnaient beaucoup de jeu à la perspective. Le retable du maître autel était renommé pour la beauté de son architecture. Guillaume Périer avait orné ce maître autel de quatre de ses compositions, et la grande sacristie du parallélisme historique de l’Ancien et du Nouveau Testament. Quant aux chapelles, au nombre de neuf, elles rappellent des noms illustres : les Pianelli de la Valette, les Clapisson, les Scarron, les Chapponay, les d’Auxerre avaient là leurs places et leurs caveaux de sépulture. Olivier Le Fèvre, président de la cour des comptes de Paris, étant mort à Lyon, fut inhumé dans le caveau des Lavalette, creusé au pied de l’autel de saint François de Paule, dont ce magistrat avait épousé la petite nièce, Anne Alesso. Enfin, les Parisiens établis dans notre ville, et qui formaient une corporation nombreuse et disciplinée, avaient dans l’église des Minimes la chapelle de sainte Geneviève et de saint Denis.

Parmi les confréries qui y étaient érigées, il faut citer entre toutes celle des Enfants de la ville. Elle avait été établie à un moment où une affreuse épidémie enlevait tous les enfants en bas âge. On eut recours à la prière et à la protection de la sainte Vierge ; le 15 août en était la fête patronale. Une autre confrérie