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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

couvent de Plessis-lès-Tours, et fut canonisé en 1519 par le pape Léon X.

Pendant plusieurs années, il n’y eut pas de règle écrite, puis saint François de Paule en rédigea une en treize chapitres, qu’il perfectionna plus tard en la réduisant. Cette règle fut approuvée par Alexandre VI et par Jules II. Il ajouta à la règle un correctoire et un cérémonial. Le caractère distinctif de l’ordre des Minimes était une grande humilité et l’observance de la vie quadragésimale, pour laquelle on faisait un vœu spécial. Les religieux devaient s’abstenir entièrement de viande et de tout ce qui tire son origine de la chair, œufs, beurre, fromage, laitage, tant en dedans qu’au dehors du couvent, si ce n’est dans les grandes maladies. Si quelqu’un tombe malade, il doit être conduit dans l’infirmerie claustrale, où l’on peut manger des viandes de carême ; si la maladie augmente, il doit être conduit dans l’infirmerie extérieure, bâtie dans la clôture du couvent, où on lui donnera les aliments propres à rétablir sa santé. Les aliments doivent être apportés par un autre endroit que par le cloître du couvent, qui doit être éloigné de l’infirmerie d’au moins cinquante pas, et personne n’y peut entrer sans la permission du supérieur. Pour les jeûnes, outre les jours déjeune ordonnés par l’Église, les religieux Minimes jeûnaient tous les mercredis et vendredis de l’année, et aussi du lundi de Quinquagésime jusqu’au samedi saint, et de la fête de la Toussaint jusqu’à Noël.

Pour le costume, l’habit était long jusqu’aux talons, d’une étoffe vile, de laine naturellement noire et sans teinture. Le chaperon était de la même couleur, et descendait devant et derrière jusqu’au milieu de la cuisse ou à peu près. Ils avaient une ceinture de laine de semblable couleur, nouée de cinq noeuds, et ils ne pouvaient jamais, ni jour ni nuit, quitter le cordon, ni l’habit, ni le chaperon. Ils eurent d’abord aux pieds des soques ou des sandales, mais on leur permit bientôt l’usage des souliers. Ils portaient sous l’habit des tuniques de serge, et sur l’habit ils pouvaient à volonté se servir d’un manteau noir auquel était cousue une cuculle propre à couvrir la tête.

Les supérieurs de tous les degrés avaient le nom de correcteur :