Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/444

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
427
LES MINIMES

La seconde lettre est adressée :

« À nos très-chiers et bien amez les consuls, manans et habitans de nostre Ville de Lion,

« De par le Roy

« Très-chiers et bien amez,

« Nous vous avons escript par Rigault Doreille, nostre maistre d’ostel, touchant les choses que nous voulons être faictes pour le sainct homme que Guynot de Losière, aussi nostre maistre d’ostel, nous amène ; et pour ce, faites ce qu’il vous dira. Et quand ledict sainct homme sera arrivé par-delà, recevez-le et le festiez comme si c’était nostre sainct Père, car nous le voulons ainsi pour l’amour de sa personne et de la saincte vie qu’il mène. Si, gardez qu’il n’y ait faulte.


« Donné au Plessis-du-Parc le XXVIIe jour de mars.

« Loys. »

Saint François de Paule, de passage à Lyon, logea chez Guiot Vachard, hôte du Griffon, dans le quartier du Bourgneuf. L’empressement du peuple fut tel, dit Rubys, que « s’estimaient bienheureux hommes, femmes et petits-enfants qui pouvaient toucher ses habits ou quelque chose du sien ».

Arrivé près de Louis XI, notre saint fit entendre le langage de l’humilité. Tout le monde sait que Casimir Delavigne a fait une tragédie où Louis XI et François de Paule sont en présence. C’est une admirable scène que celle de la Confession, mais, malgré tout, on a bien de la peine à croire que le langage tenu dans la tragédie fût le véritable langage de Plessis-lès-Tours. Quoi qu’il en soit, le bon homme, comme l’appelaient les courtisans, arriva à changer le cœur du roi et à lui faire faire une bonne mort (4 août 1483). Saint François de Paule ne quitta plus la France, où il continua à jouir d’une très grande faveur sous Charles VIII et François Ier. Il mourut le 2 avril 1507, le vendredi saint (1506 selon la manière de compter des anciens, alors que l’année ne commençait qu’à Pâques), au