Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/433

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
416
LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

particulier de ce qui a trait à la fondation de la congrégation des prêtres de la Mission.

Vincent naquit, en 1576, au village de Poy, diocèse de Dax, aux confins des Landes de Bordeaux, vers les Pyrénées. Il était le troisième enfant de Jean de Paul et de Bertrande de Moras, qui en avaient six. Après avoir, dans sa première jeunesse, gardé les troupeaux de son père, il commença ses études chez les Cordeliers de Dax ; à l’âge de vingt ans, il reçut les ordres mineurs et partit pour Toulouse étudier la théologie ; il fut diacre en 1598 et prêtre en 1600.

Nommé alors à la cure de Thil, il-n’en prit pas possession, mais continua ses études à Toulouse, où il conquit le grade de bachelier en théologie. Alors commença pour Vincent de Paul une longue suite de faits merveilleux qui feront de sa vie un véritable prodige. Obligé d’aller à Marseille recueillir une dette de succession, il revint par mer et fut capturé par les Turcs, qui l’emmenèrent prisonnier à Tunis. Esclave d’abord d’un pêcheur, puis d’un médecin, il finit par tomber au service d’un renégat de Nice qui portait lourdement le poids de son apostasie. Vincent arriva à le convertir, et tous deux s’embarquèrent dans un fragile esquif qui les amena sans encombre à Aiguës-Mortes (28 juin 1607).

Un an après, M. Vincent était à Paris. Il fit la connaissance de M. de Bérulle, qui songeait à établir sa congrégation. Or, il y avait alors à Clichy, en qualité de curé, M. l’abbé Bourgoin, qui songeait à laisser sa cure pour entrer à l’Oratoire. M. de Bérulle fit à M. Vincent une double prière : il lui demanda de se charger de la cure de Clichy, et aussi de prendre soin des enfants du comte de Joigny, Emmanuel de Gondi, général des galères de France. Vincent de Paul accepta.

Le séjour qu’il fit dans la maison du comte de Joigny fut cause de l’établissement de la congrégation des prêtres de la Mission. Vers 1616, il accompagna la comtesse en son domaine de Folleville, au diocèse d’Amiens ; là il s’occupait à des œuvres de miséricorde. Un jour on vint le prier d’aller confesser dans les environs un paysan qui était dangereusement malade. Cet homme, qui avait la réputa-